Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé lundi le lancement d'une opération militaire pour reprendre au groupe djihadiste État islamique (EI) la ville de Falloujah, à 50 kilomètres de Bagdad.
Une opération hautement symbolique. La bataille pour reprendre ce bastion djihadiste, hors de contrôle du gouvernement depuis près de deux ans et demi, s'annonce comme l'une des plus difficiles dans la guerre irakienne menée contre l'EI. "Nous commençons l'opération pour libérer Falloujah", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué. "Le drapeau irakien sera hissé et flottera haut au-dessus des terres de Falloujah", a-t-il affirmé. Selon Haider al-Abadi, des soldats, des membres des forces spéciales, de la police, des milices et des tribus pro-gouvernementales vont participer aux opérations pour reprendre la ville, située à 50 kilomètres à l'ouest de Bagdad.
Mossoul, également sous emprise djihadiste. Cette annonce règle la question de savoir quelle devrait être la prochaine ville à être reprise des mains de l'EI, un sujet qui divisait les responsables irakiens et les forces internationales présentes sur le terrain pour combattre l'organisation djihadiste. Mossoul, la deuxième ville d'Irak, dans le nord, était la cible privilégiée par les militaires américains, mais de puissantes milices irakiennes se sont déployées autour de Falloujah pour préparer une attaque. Les forces irakiennes ont préparé le terrain pour la reprise de Mossoul, mais elles progressent lentement et un éventuel assaut n'est pas pour tout de suite.
Les civils ont été prévenus. La coalition internationale contre l'EI dirigée par les États-Unis a mené la semaine dernière sept frappes aériennes dans la région de Falloujah, et Bagdad a annoncé avoir bombardé la ville avec des F-16 mis à disposition par les Américains. Dimanche, le Commandement irakien des opérations a prévenu les civils se trouvant toujours à Falloujah, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes, qu'ils devaient quitter la ville. Ceux qui sont dans l'impossibilité de partir doivent accrocher un drapeau blanc sur leur maison et se tenir loin des positions de l'EI, a ajouté le Commandement.