Ce samedi 9 novembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a accusé dans un entretien l'Allemagne de "défendre un terroriste", après la mort en Iran du dissident naturalisé allemand Jamshid Sharmahd qui a provoqué une crise diplomatique entre Téhéran et Berlin. Il avait été exécuté pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée à Chiraz.
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Fracture avec Berlin
Jamshid Sharmahd, qui s'était notamment illustré par des déclarations hostiles à la République islamique sur des chaînes satellitaires en persan, est mort fin octobre dans une prison en Iran. Il avait été condamné à mort pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud du pays, qui avait fait 14 morts en avril 2008. L'Iran, qui a dans un premier temps annoncé son exécution, a ensuite affirmé que sa mort était survenue avant, sous-entendu de cause naturelle.
Cette annonce faite le 28 octobre a provoqué une crise diplomatique avec Berlin, qui a rappelé son ambassadeur en Iran et fait fermer trois consulats iraniens en Allemagne. "Je regrette que cela pèse sur les relations germano-iraniennes et j'aurais aimé pouvoir l'éviter", a déclaré Abbas Araghchi dans une interview publiée samedi par l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Mais pour cela, il aurait fallu que le gouvernement allemand coopère et communique sur le fait que (Jamshid Sharmahd) était un terroriste, au lieu de défendre quelqu'un qui a foulé aux pieds toutes les normes humanitaires", a affirmé le ministre iranien, selon des propos traduits de l'allemand. L'Iran ne reconnaît pas la double nationalité pour ses ressortissants.
Où est le corps ?
Dans un entretien mardi à l'AFP, la fille de Jamshid Sharmahd a dit "ne rien croire" de ce que dit l'Iran sur les circonstances controversées du décès de son père. "S'il y a meurtre, il y a un corps donc où est le corps ?", s'était interrogée Gazelle Sharmahd. "Si sa famille en fait officiellement la demande, nous ne voyons aucun obstacle" à restituer le corps de Jamshid Sharmahd, a indiqué à Der Spiegel le chef de la diplomatie iranienne. "La question de savoir s'il a été puni ou s'il est décédé de mort naturelle est tout à fait secondaire", a estimé M. Araghchi.
Dans cet entretien, le chef de la diplomatie iranienne fustige par ailleurs la supposée "double morale occidentale" qui condamne les alliés de l'Iran -- Hamas palestinien et Hezbollah libanais -- dans leur guerre contre Israël. "Je n'appelle pas des groupes comme le Hamas, le Hezbollah et d'autres, comme vous, des +proxys+. Je les appelle des mouvements de liberté", insiste M. Araghchi, dont le pays soutient financièrement et militairement ces groupes.