Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a affirmé vendredi que Téhéran ne souhaitait pas exacerber la tension avec ses voisins, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU.
"Ecouter la voix de la raison". "Nous n'avons aucun désir ni intérêt de voir une escalade de la tension dans notre voisinage", souligne Mohammad Javad Zarif dans cette lettre à Ban Ki-moon, que l'Iran lui demande de transmettre aussi au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale. "Nous devons tous être unis face aux menaces que des extrémistes continuent de faire peser sur nous tous", écrit le ministre.
Mais il invite Ryad à "faire un choix crucial: continuer de soutenir les terroristes extrémistes et à entretenir la haine sectaire ou opter pour des relations de bon voisinage et jouer un rôle constructif en faveur de la stabilité régionale". "Nous espérons que l'Arabie saoudite pourra être persuadée d'écouter la voix de la raison", conclut la lettre.
Les griefs de Téhéran envers Ryad. Mohammad Javad Zarif énumère les nombreux griefs de Téhéran envers Ryad, accusant notamment "les bombardiers saoudiens d'avoir frappé des locaux diplomatiques iraniens au Yémen" en avril et septembre 2015 et le 7 janvier dernier. Toujours selon le ministre, Ryad s'efforce de saboter l'accord nucléaire signé par l'Iran avec les grandes puissances en juillet, "soutient des terroristes extrémistes en Syrie", "maltraite des pèlerins iraniens" et mène au Yémen "une campagne aérienne insensée ciblant la population".
Les diplomates iraniens critiquent la France. De leur côté, les diplomates iraniens n'épargnent pas la France. L'Iran aurait voulu que la réaction de Paris soit beaucoup plus ferme à l'égard de l'Arabie Saoudite, après l'exécution de Nimr al-Nimr, personnalité religieuse formée à Téhéran. "La France est tout de même le pays des Droits de l'Homme", confie à Europe 1 un haut fonctionnaire iranien, qui semble avoir oublié que l'année dernière au moins 700 personnes ont été pendus dans son pays.
L'Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran après des attaques contre ses missions diplomatique en Iran. Bahreïn et le Soudan ont fait de même tandis que les Émirats arabes unis ont réduit leurs relations diplomatiques et que le Koweït a rappelé son ambassadeur en Iran.