La justice iranienne a bloqué le service des appels vocaux du réseau social Telegram, qui compte des dizaines de millions d'usagers, ont rapporté mercredi les médias iraniens.
Une décision judiciaire. "Nous avons donné l'autorisation pour le service des appels vocaux gratuits de Telegram qui a commencé vendredi, mais les responsables judiciaires ont ordonné sa fermeture", a déclaré le ministre des Télécommunications, Mahmoud Vaezi, cité par le quotidien Shargh. "Il faut demander la raison aux responsables judiciaires", a-t-il ajouté. La justice n'avait pas fourni d'explications mercredi matin.
Des communications protégées. "En Iran, où il y a 40 millions d'utilisateurs de Telegram, le service des appels vocaux a été complètement bloqué (...) sur ordre de la justice", a confirmé Pavel Durov, le patron de Telegram. Il a ajouté que ce service était "sûr" et ne pouvait être écouté par les autorités des pays. "Contrairement aux autres services, nous défendons le domaine privé de nos utilisateurs et nous n'avons jamais passé d'accord avec les gouvernements", a-t-il ajouté.
Un réseau social très populaire. Telegram est devenu le site de référence pour les discussions culturelles et politiques en Iran où Facebook et Twitter sont interdits. Certains comptes sur Telegram ont plus d'un million d'abonnés. Les Iraniens peuvent néanmoins utiliser le service des appels vocaux gratuits d'autres applications comme WhatsApp, Line, Viber ou encore Imo. L'application Instagram, de partage de photos, est également très populaire en Iran. Les autorités, qui cherchent à contrôler le service Telegram, ont demandé que les comptes avec plus de 5.000 abonnés s'enregistrent auprès du gouvernement.
Des journalistes mis en cause. Le président modéré Hassan Rohani, candidat pour un second mandat de quatre lors de la présidentielle du 19 mai prochain, prône une plus grande ouverture politique et sociale. Une douzaines de journalistes et gestionnaires de réseaux sociaux, en particulier Telegram, ont été arrêtés en mars. Selon la justice, ils sont accusés d'action contre "la sécurité nationale" et certains d'avoir publié des contenus "obscènes".