Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique est arrivé samedi à Téhéran, au moment même où le gouvernement iranien relance son programme nucléaire. L’Iran a, en effet, fait un pas de plus vers un désengagement de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, signé en 2015.
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Le pays utilise désormais des centrifugeuses plus évoluées, autrement dit des machines qui servent à enrichir l'uranium. D'après le traité, l'Iran ne peut utiliser que des modèles de première génération. Pourtant, depuis samedi matin, le pays se sert de modèles de quatrième et sixième générations beaucoup plus efficaces. Une technique qui permettra à l'Iran d'augmenter le niveau d'enrichissement et la taille des stocks d'uranium.
De la recherche avant tout
Malgré cette initiative, Foad Izadi, professeur de relations internationales à l'université de Téhéran considère que l'Iran reste raisonnable en franchissant ce nouveau pas. "Ce que nous faisons ici, c'est juste de la recherche. Faire de la recherche, pacifiquement j'entends, c'est autorisé par la traité de non-prolifération", explique le professeur. "Et puis, quand vous menez des recherches, vous n'augmentez pas beaucoup votre stock d'uranium car vous pouvez recycler l'uranium qui a déjà servi et mener d'autres recherches. C'est pour ça que j'estime que cela ne doit pas trop inquiéter les autres pays."
Foad Izadi estime qu'un plus grand pas serait franchi si l'enrichissement de l'Uranium était porté de 4 à 20%. C'est encore loin de la qualité d'une arme militaire, mais cela enverrait un message plus sérieux à la communauté internationale. L'Iran serait, en effet, en mesure de fabriquer une arme nucléaire en à peine quelques mois.