Les Iraniens n'iront pas en pèlerinage à La Mecque, a déclaré dimanche le ministre iranien de la Culture faisant état d'"entraves" de la part de l'Arabie Saoudite, selon la télévision d'Etat. "Après deux séries de négociations sans résultats à cause des entraves des Saoudiens, les pèlerins iraniens ne pourront malheureusement pas effectuer le hajj", a déclaré le ministre, Ali Janati.
Pas d'accord. Une délégation iranienne s'est rendue la semaine dernière en Arabie Saoudite pour tenter de trouver un accord sur le pèlerinage des fidèles iraniens à La Mecque. Mais elle a quitté vendredi l'Arabie saoudite faute d'accord. "Le ministère saoudien du Hajj et ses responsables n'avaient pas l'autorité nécessaire pour prendre des décisions", avait alors déclaré Saïd Ohadi, président de l'Organisation iranienne du Hajj. Il avait ajouté que les Saoudiens n'avaient pas accepté les conditions de l'Iran. Le ministère saoudien du Hajj avait quant à lui tenu la partie iranienne responsable "de l'impossibilité pour ses pèlerins d'effectuer le hajj cette année".
Des conditions "inacceptables" selon Ryad. "L'Iran a réclamé le droit d'organiser des manifestations ainsi que des avantages (...) qui créeront le chaos au hajj (pèlerinage), ce qui est inacceptable", a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères dimanche lors d'une conférence de presse commune avec son homologue britannique Philip Hammond à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite.
2.300 morts. Ces discussions étaient la deuxième tentative des deux grandes puissances rivales du Moyen-Orient pour fixer les conditions de l'organisation du pèlerinage cette année, une gigantesque bousculade ayant fait 2.300 morts dont 464 Iraniens lors du dernier hajj de septembre 2015. Les premiers pourparlers en avril en Arabie saoudite n'avaient pas non plus donné de résultat, dans un climat particulièrement tendu depuis la rupture des relations diplomatiques en janvier entre les deux pays.
"Sabotage". Au début du mois, l'Iran avait reproché à l'Arabie saoudite de ne pas avoir prévu d'arrangements satisfaisants pour que les fidèles iraniens puissent se rendre au grand pèlerinage annuel qui se tiendra à la fin de l'été, accusant Ryad de "sabotage".