Elle rêvait d'être écrivain et est finalement devenue une figure planétaire des mathématiques. L’Iranienne Maryam Mirzakhani est décédée samedi des suites d’un cancer à l’âge de 40 ans, aux États-Unis où elle vivait, ont annoncé samedi un proche et des médias iraniens.
L’Américano-Iranien Firouz Nadera, ancien scientifique à la Nasa, a fait part de la nouvelle sur les réseaux sociaux samedi : "Une lumière s’est éteinte, cela me brise le cœur… elle est partie trop tôt", a-t-il posté. Selon des médias iraniens dont l'agence Mehr, Maryam Mirzakhani est décédée "d'un cancer dans un hôpital américain".
La première femme à recevoir la médaille Fields. En 2014, Maryam Mirzakhani était la première femme à remporter la médaille Fields, l’une des récompenses scientifiques les plus réputées, considérée comme le "Prix Nobel" des mathématiques. Cette spécialiste de la géométrie des formes inhabituelles avait découvert de nouvelles façons de calculer les volumes d'objets avec des surfaces hyperboliques, comme par exemple une selle de cheval.
"Dotée d'une parfaite connaissance d'un éventail très divers de techniques mathématiques et de cultures mathématiques disparates, elle maîtrise une rare combinaison de capacités techniques, d'ambition audacieuse et une profonde curiosité", écrivait le Congrès international des mathématiciens en annonçant sa récompense. Maryam Mirzakhani avait alors déclaré en recevant sa médaille : "Je serai contente si cela encourage de jeunes scientifiques et mathématiciens femmes (...). Je suis sûre qu'il y aura de nombreuses autres femmes qui remporteront ce genre de récompense dans les années à venir."
Maryam Mirzakhani recevant la médaille Fields, à Séoul, en août 2014 :
La passion des mathématiques.Née à Téhéran en 1977, Maryam Mirzakhani a étudié en Iran puis est partie aux États-Unis pour préparer sa thèse, à Harvard. À 17 ans, la jeune femme participe aux Olympiades internationales de mathématiques et obtient la médaille d’or. Ses performances lui ouvrent les portes de prestigieuses universités. Elle deviendra professeure à l’université américaine de Stanford en 2008. Elle était mariée à un informaticien et était mère d'une petite fille.
Enfant, Maryam Mirzakhani rêvait d'être écrivain mais la fièvre des chiffres et des équations la prend au collège, pour ne plus la quitter. Elle s'était passionnée pour les mathématiques grâce à un livre racontant l'histoire célèbre de Friedrich Gauss, qui explique comment effectuer facilement la somme de tous les entiers de 1 à 100, et qui constitue une référence chez de nombreux jeunes scientifiques. Dans un dernier post Facebook le 13 juillet, la mathématicienne affirmait : "Plus je passe de temps à faire des maths, plus je suis heureuse."