Le président italien, Sergio Mattarella, a annoncé mardi avoir accordé une grâce partielle à l'ex-agent de la CIA Sabrina de Sousa, condamnée en 2009 à quatre ans de prison par contumace pour l'enlèvement d'un imam égyptien en 2003. Sabrina de Sousa, qui dément avoir participé à cet enlèvement, se voit accorder une réduction de peine d'un an et peut désormais demander à effectuer une peine alternative.
L'ancienne agent de la CIA, qui dispose de la double nationalité américaine et portugaise, a été interpellée la semaine dernière au Portugal où son extradition était envisagée. Selon son avocat, elle a été remise en liberté en raison de la décision du président italien et ne sera pas extradée.
Le premier procès des transfèrements secrets de la CIA post-11 septembre. L'imam Abou Omar avait été enlevé à Milan le 17 février 2003 au cours d'une opération coordonnée entre les services secrets italiens et la CIA, puis transféré en Égypte où il avait été torturé, selon ses avocats. En septembre 2012, la Cour de cassation italienne avait confirmé des peines allant de sept à neuf ans de prison pour un militaire américain et 22 agents de la CIA, dont Sabrina de Sousa, qui a vu ultérieurement sa peine réduite à quatre ans.
Si elle a reconnu avoir servi d'interprète à l'équipe qui a organisé l'enlèvement, elle a nié toute implication directe dans l'opération. Hautement symbolique, ce procès était le premier en Europe sur les transfèrements secrets par la CIA de suspects vers des pays connus pour pratiquer la torture, après les attentats du 11 septembre 2001.