Le gouvernement italien a confirmé jeudi sa volonté d'obtenir des autorités brésiliennes l'extradition de l'ancien militant d'extrême gauche italien Cesare Battisti, condamné en Italie à la prison à perpétuité.
Plusieurs demandes d'extradition. "Aujourd'hui nous travaillons avec l'ambassadeur [italien au Brésil, Antonio] Bernardini pour ramener Battisti en Italie et le remettre à la justice. Nous continuons à travailler avec les autorités brésiliennes", a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano.
L'Italie a déjà réclamé à plusieurs reprises l'extradition de Cesare Battisti, condamné en 1993 par contumace à la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres et complicité de meurtres à la fin des années 1970 - les "années de plomb" du terrorisme -, crimes dont il se dit innocent. La dernière demande remonte au 25 septembre et, selon les médias italiens, le président brésilien Michel Temer s'y était montré favorable, ce qui aurait pu motiver la tentative de fuite de Battisti vers la Bolivie.
Une tentative de fuite en Bolivie. Cesare Battisti, 62 ans, a été interpellé mercredi dans la ville brésilienne de Corumba, à la frontière bolivienne, en possession d'une forte somme d'argent. Au Brésil, il est interdit de transporter hors du pays des sommes supérieures à 10.000 réais (environ 2.700 euros) non-déclarées au préalable. L'Italien "a été interpellé au moment où il tentait de quitter le Brésil à bord d'un taxi bolivien", a précisé la police.
Résident en France pendant 14 ans. Lors de son procès en 1993, Cesare Battisti se trouvait en France où il a séjourné librement entre 1990 et 2004. Il a alors quitté le pays devant, déjà, la perspective d'une extradition vers l'Italie. Il a vécu dans la clandestinité jusqu'en 2007, date de son arrestation à Rio de Janeiro.
Lula avait refusé son extradition. Deux ans plus tard, la Cour suprême brésilienne autorisait son extradition, mais laissait la décision finale au président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Au dernier jour de son mandat le 31 décembre 2010, ce dernier avait refusé d'extrader Battisti vers l'Italie, déclenchant la colère de Rome. Incarcéré pendant quatre ans près de Brasilia, il avait été libéré le 9 juin 2011.