Les Etats membres de l'ONU se sont engagés dimanche à construire "un avenir meilleur" pour l'humanité éprouvée par les guerres, la misère et le réchauffement climatique, malgré l'opposition d'une poignée de pays, dont la Russie à l'adoption de ce "Pacte pour l'avenir".
Les critiques russes
Le texte a été adopté par consensus après des négociations tendues. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait initialement présenté ce sommet comme une "occasion unique" de réformer les institutions internationales et de répondre aux menaces actuelles.
La Russie a critiqué le processus, estimant que le texte ne représente pas un véritable multilatéralisme. Elle a également tenté, sans succès, de faire passer un amendement affirmant que l'ONU ne devrait pas s'immiscer dans les affaires internes des États.
"Le plus petit dénominateur commun"
Le Pacte, qui propose 56 actions dans des domaines tels que le multilatéralisme, la réforme des institutions financières internationales et la lutte contre le changement climatique, est jugé décevant par plusieurs diplomates et observateurs. Beaucoup considèrent qu'il manque d'ambition réelle, malgré certaines idées positives. Richard Gowan de l'International Crisis Group a qualifié le texte de "non révolutionnaire", une opinion partagée par de nombreux diplomates qui estiment que le document représente "le plus petit dénominateur commun".
Parmi les points sensibles des négociations figurait la question de la transition énergétique. Pendant un temps, toute mention de la sortie des énergies fossiles avait disparu du projet de texte. Néanmoins, des engagements en matière de réforme des institutions financières internationales ont été inclus, ce qui était une demande importante des pays en développement, notamment pour faciliter l'accès à des financements préférentiels face aux impacts du changement climatique. Même si le Pacte n'est pas juridiquement contraignant, les signataires espèrent qu'il contribuera à renforcer la confiance entre le Nord et le Sud et à réaffirmer l'importance du multilatéralisme dans un contexte géopolitique tendu.