Des supplétifs de l'armée ont été accusés d'avoir tué 28 personnes à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi (nord-ouest), dans la nuit du 30 au 31 décembre, la veille du Nouvel An. Un massacre qui fait craindre un cycle de représailles entre communautés dans ce pays meurtri par la violence jihadiste depuis 2015.
Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé ce samedi les autorités de transition au Burkina Faso à mener une enquête "rapide, complète, impartiale et transparente" après le massacre de 28 personnes. Volker Türk se félicite que Ouagadougou ait annoncé l'ouverture d'une enquête mais souhaite également que les autorités "demandent des comptes à tous les responsables, quelle que soit leur position ou leur rang".
Des supplétifs de l'armée ont été accusés d'avoir tué 28 personnes à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi (nord-ouest), dans la nuit du 30 au 31 décembre, la veille du Nouvel An. Un massacre qui fait craindre un cycle de représailles entre communautés dans ce pays meurtri par la violence jihadiste depuis 2015.
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Un massacre en représailles d'une attaque
"J'ai envoyé une lettre au ministre des Affaires étrangères soulignant ce message exact" car "les victimes et leurs proches ne méritent pas moins", a ajouté le responsable onusien dans un communiqué. Le bureau de l'ONU aux droits de l'homme a précisé que ses sources locales avaient attribué ces morts aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), une milice constituée de supplétifs de l'armée pour combattre les jihadistes.
Selon le communiqué, les VDP sont arrivés dans la ville de Nouna, tuant 28 personnes "en représailles apparente de l'attaque d'une base militaire la nuit précédente" par des jihadistes présumés du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM, JNIM en arabe), affiliés à Al-Qaïda.
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Enquête pour exactions
Après le massacre, le Collectif contre l'Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), organisation de défense des droits humains au Burkina, avait également dénoncé "des exactions" commises par des VDP. Le gouvernement avait alors indiqué qu'une enquête avait été ouverte "pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités" et a appelé "l'ensemble de la population au calme" en attendant que "toute la lumière" soit faite "sur ces violences inacceptables".
Selon le CISC, "des civils armés se revendiquant être" des VDP se livrent "librement à des pillages organisés et à des exactions ciblées sur des populations civiles sur un fond de délit de faciès et de stigmatisation". Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés et sont en partie à l'origine de deux coups d'État militaires en 2022 .
Le pouvoir issu du dernier putsch du 30 septembre mené par le capitaine Ibrahim Traoré a lancé fin 2022 une campagne de recrutement de nouveaux supplétifs pour aider l'armée dans sa lutte contre les jihadistes. Sur des besoins estimés à 50.000, 90.000 personnes se sont inscrites.