L'ONU doit s'impliquer dans le choix du prochain dalaï lama, selon Washington

Âgé de 84 ans, le 14e dalaï lama a été hospitalité en avril pour une infection pulmonaire. © AFP
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avec AFP

Les Etats-Unis craignent une mainmise de la Chine dans le choix du successeur de l'actuel dalaï lama, âgé de 84 ans, ce qui permettrait à Pekin d’étouffer les rêves d'autonomie de l'Himalaya.

Les Etats-Unis souhaitent que l'ONU s'implique rapidement dans le choix du prochain dalaï lama afin d'empêcher la Chine de peser sur le processus de désignation, a estimé vendredi un haut responsable américain qui a récemment rencontré le chef spirituel tibétain en exil. "J'espère que l'ONU se penchera sur la question", a affirmé Sam Brownback, l'ambassadeur américain chargé de la liberté religieuse, à son retour à Washington après voir rencontré à Dharamsala (Inde) le dirigeant âgé de 84 ans.

"Il est important d'avoir très tôt un débat mondial parce que c'est un personnage mondial avec un impact mondial", a-t-il expliqué. Les Etats-Unis vont chercher un soutien international au principe que le choix du prochain dalaï lama "appartient aux bouddhistes tibétains et pas au gouvernement chinois", a-t-il ajouté. Ces discussions sont d'autant plus importantes que "le parti communiste (chinois) a sans aucun doute déjà beaucoup réfléchi à ce sujet", a dit Sam Brownback. La Chine "a un plan et nous devons nous aussi pouvoir répondre avec un plan", a-t-il assuré, alors que Pékin a un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU.

"Je vais vivre encore 15 ou 20 ans"

Le charismatique 14e dalaï lama a ralenti son rythme de déplacements autrefois soutenu et a été hospitalisé en avril pour une infection pulmonaire, mais il se veut rassurant sur son état de santé. "Je vais vivre encore 15 ou 20 ans, je survivrai au gouvernement chinois", a ainsi affirmé le prix Nobel de la paix à Sam Brownback, selon l'émissaire américain. Les militants tibétains et Pékin savent que la mort de Tenzin Gyatso, le plus célèbre moine bouddhiste de la planète, pourrait porter un coup d'arrêt à la quête d'autonomie de la région himalayenne. Les autorités chinoises pourraient alors se charger d'identifier son successeur, dans l'espoir de désigner quelqu'un plus enclin à accepter la mainmise de Pékin. 

Les moines tibétains choisissent traditionnellement le dalaï lama à travers une quête rituelle qui peut prendre plusieurs années, avec un comité itinérant qui recherche des signes qu'un jeune enfant puisse être la réincarnation du dernier chef spirituel. L'actuel dalaï lama, qui vit en exil en Inde depuis qu'il a fui le Tibet lors d'une insurrection ratée en 1959, pourrait décider d'un processus non traditionnel qui empêcherait la Chine d'avoir son mot à dire : il pourrait choisir lui-même, de son vivant, son successeur, peut-être une fille, ou décréter qu'il est le dernier dalaï lama.