Un pas de plus vers la levée de l’embargo. Lundi, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’accord sur le nucléaire iranien conclu la semaine dernière. Ce texte doit permettre de sortir de la crise qui a entraîné la rupture des relations entre l’Iran et les grandes puissances occidentales. Les cinq pays disposant du droit de veto au Conseil de sécurité ont tous participé aux négociations avec Téhéran, faisant de ce vote une simple formalité. Pour autant, le texte a été approuvé à l’unanimité des quinze membres.
Vers une levée de l’embargo. A condition que l'Iran respecte l'accord à la lettre, les sept résolutions que l'ONU a adoptées depuis 2006 pour sanctionner l'Iran "seront abrogées" dès lors que le Conseil aura reçu un rapport de l'Agence internationale de l’énergie atomique. L’AIEA doit s’assurer que le nucléaire iranien est totalement pacifique, notamment en s’assurant de la limitation du nombre de ses centrifugeuses ou de son stock de matière fissile.
Aux termes de la résolution, le Conseil "entérine" l'accord de Vienne, "demande instamment qu'il soit appliqué pleinement selon le calendrier mis au point" par les négociateurs et appelle les pays membres de l'ONU à en faciliter la mise en oeuvre. Le Conseil charge l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit "procéder aux vérifications et contrôles nécessaires des engagements nucléaires pris par l'Iran", comme la limitation du nombre de ses centrifugeuses ou de son stock de matière fissile, et il exige que l'Iran "collabore pleinement" avec l'AIEA.
Retour en arrière possible. Ces résolutions interdisent le commerce de biens ou de services liés aux activités nucléaires iraniennes, gèlent les avoirs financiers de personnalités et de sociétés iraniennes et imposent des embargos sur les armes conventionnelles et les missiles balistiques. Ces deux embargos resteront cependant en vigueur, pendant cinq ans pour le premier et huit ans pour le second. Mais si Téhéran viole l'un ou l'autre de ses engagements, le Conseil pourra rétablir toute la panoplie des sanctions de manière quasi-automatique.
En parallèle de ces embargos, plusieurs pays ou organisations, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, doivent lever les sanctions en faisant voter des textes par leur Parlement. Et la tâche risque d’être compliquée à Washington, où l’opposition républicaine a d’ores et déjà annoncé vouloir mettre des bâtons dans les roues à Barack Obama.