Israël et le Hamas sont dans le collimateur de l’ONU. L’organisation internationale soupçonne de possibles "crimes de guerre" commis par les deux belligérants lors du conflit à Gaza, en juillet et août 2014, qui a provoqué la mort de plus de 2.000 personnes. La Commission indépendante d'enquête des Nations unies a réuni "des informations substantielles mettant en évidence de possibles crimes de guerre commis par Israël et par les groupes armés palestiniens", indique le rapport demandé par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Israël a aussitôt dénoncé un texte "partial", alors que le Hamas l’a "salué", y voyant une "condamnation" de l’Etat hébreux.
Plus de 2.000 morts. Le rapport, rendu public lundi, dénonce "l'impunité qui prévaut à tous les niveaux" en ce qui concerne l'action des forces israéliennes et appelle Israël à "renverser son bilan lamentable" pour poursuivre des responsables. Il déplore également que les autorités palestiniennes aient "toujours échoué" à conduire devant la justice ceux qui violent les lois internationales. Du côté palestinien, 1.462 civils, dont un tiers sont des enfants ont été tués, et côté israélien 6 civils ont été tués et environ 1.600 blessés par les roquettes palestiniennes, rappelle le rapport. Avec les combattants il y a eu au total 2.140 tués chez les Palestiniens et 73 Israéliens.
Des témoignages recueillis par téléconférence ou téléphone. Face au refus d’Israël de laisser la Commission d’enquête se rendre sur place, l’ONU avait été obligé de recueillir ses témoignages des deux côtés par téléconférence ou par téléphone. Le président de la commission avait également dû démissionner sous la pression de l’Etat hébreux, retardant la publication du rapport de mars à juin.
Israël dénonce, le Hamas jubile. Israël s'est aussitôt défendu de commettre le moindre crime de guerre. Benjamin Netanyahou a qualifié le rapport de "partial" et dénoncé "un conseil qui se fait appeler Conseil des droits de l'Homme et qui en réalité fait tout sauf se préoccuper de droits de l'Homme". Le Hamas a pour sa part "salué" le rapport, dans lequel il voit une "condamnation" d'Israël, tout en se gardant d'évoquer les soupçons également formulés contre les groupes armés palestiniens.