La France veut "travailler dès maintenant à la reprise" du processus politique dans la crise syrienne, a déclaré samedi son chef de la diplomatie quelques heures après des frappes occidentales sur la Syrie en représailles à une attaque chimique présumée.
"Deux priorités". "Un plan de sortie de crise doit être trouvé, avec une solution politique. Nous sommes prêts à y travailler dès maintenant avec tous les pays qui peuvent y contribuer", a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d'une déclaration conjointe avec la ministre des Armées Florence Parly. La France a "deux priorités, la lutte contre les groupes djihadistes, en particulier Daech et le retour à la stabilité qui appelle une solution politique", a-t-il souligné.
Dans ce contexte, la France va également "reprendre des initiatives politiques" pour obtenir le "démantèlement du programme chimique syrien de manière vérifiable et irréversible" et faire respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu sur le cessez-le-feu et l'accès de l'aide humanitaire aux populations, a-t-il ajouté. Il faut "un cessez-le-feu sur l'ensemble du territoire syrien et l'accès humanitaire aux populations civiles comme l'exigent les résolutions du Conseil de sécurité", a-t-il martelé. "Ces décisions ont force de loi internationale, elle s'imposent à tous, elle sont restées lettre morte jusqu'à présent. Nous devons les faire vivre", a-t-il dit.
" L'emploi de ces armes de terreur transgresse les conventions parmi les plus anciennes "
L'opération militaire menée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France est "légitime", "proportionnée et ciblée", a également estimé Jean-Yves Le Drian. L'escalade chimique en Syrie n'est pas acceptable", a-t-il dit. "La fabrication et l'utilisation de ces armes représentent une menace pour la paix et la sécurité internationale", a-t-il ajouté. Les frappes aériennes s'inscrivent donc dans le cadre du chapitre 7 des Nations unies qui prévoit l'emploi de la force en cas de menace contre la paix, selon lui.
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"Le régime syrien avait pris un engagement". "L'emploi de ces armes de terreur transgresse les conventions parmi les plus anciennes", a noté Jean-Yves Le Drian en évoquant le protocole de 1925 prohibant l'emploi à la guerre d'armes chimiques et la convention internationale d'interdiction des armes chimiques de 1993. "Le régime syrien avait pris l'engagement de démanteler intégralement son arsenal chimique" après une première menace de frappes occidentales à la suite d'une attaque chimique en 2013, a-t-il ajouté.
"En septembre 2013, le Conseil de sécurité avait décidé par sa résolution 2118 que la Syrie devait se tenir à cet engagement sous peine d'encourir des mesures relevant du chapitre 7 de la Charte des Nations unies", a-t-il dit. "Le chapitre 7 a un sens clair, c'est le recours à des mesures militaires pour contraindre ceux qui menacent la paix et la sécurité internatonale", a noté le ministre français des Affaires étrangères.