Le maire de Los Angeles en personne, Eric Garcetti, a participé à l'opération. Lundi ont été déversées 20.000 "shade balls", traduisible en "balles de l'ombre", dans un réservoir d'eau. Le but ? En flottant à la surface, ces petites sphères de la taille d'une pomme faites en polyéthylène limitent l'évaporation. La Californie, qui souffre depuis quatre années d'une sévère sécheresse, cherche par tous les moyens à protéger son or bleu.
LA just completed a project at LA Reservoir to save 300 mil gallons of water by deploying shade balls on its surface. pic.twitter.com/G2m5BN355p
— LA Mayor's Office (@LAMayorsOffice) 10 Août 2015
Un total de 96 millions de balles. Les 20.000 balles qui ont roulé lundi pour atterrir dans le principal réservoir d'eau de Los Angeles ne sont pas les premières. Il s'agissait en fait de la dernière phase d'une opération de déversement de 96 millions "shade balls" dans ce bassin de 71 hectares.
Plus d'eau et de meilleure qualité. L'objectif est multiple, à en croire le Département de l'eau et de l'énergie de la capitale californienne. Ces balles permettent d'abord de limiter l'évaporation de l'eau, capitale dans cette région où les températures flirtent régulièrement avec les 35 degrés l'été et ne descendent que rarement en dessous de 15 degrés l'hiver. Les "shade balls" vont ainsi permettre de sauver 1,1 milliard de litres d'eau chaque année, "assez pour alimenter en eau 8.100 personnes par an", explique Mitchell Englander, membre du Conseil municipal de Los Angeles sur le site de la mairie.
Leur couleur noire empêche aussi les ultra-violets d'atteindre les profondeurs du bassin. La croissance des algues et d'éventuelles réactions chimiques sont ainsi limitées et la qualité de l'eau préservée.
Une durée de vie de 25 ans. Mais mettre du plastique dans l'eau n'est-il pas une source de pollution ? Non, avancent les autorités. Leurs composants les empêchent de se dégrader et leur donnent même une durée de vie de 25 ans. L'Agence de protection américaine pour l'environnement a aussi tenu à rappeler que tout matériel rentrant en contact avec de l'eau destinée à la consommation reçoit une certification, rapporte le site Bloomberg.
Pour Los Angeles, c'est aussi une belle opération économique. À 36 cents la balle, la note totale est de 34,5 millions de dollars. C'est bien moins cher que l'autre scénario envisagé pour préserver ce bassin qui aurait coûter 300 millions de dollars et qui consistait à déployer des couvertures flottantes.
Une sécheresse inquiétante. La Californie souffre depuis quatre ans d'une sécheresse sévère et d'incendies à répétition. À un tel point que cette année, des mesures pour préserver les réserves d'eau ont été prises, une décision sans précédent. Les nappes phréatiques, vidées déjà à moitié, ne sont plus alimentées par la Sierra Nevada où il ne neige plus. En avril dernier, le gouverneur Jerry Brown a donc décidé de faire réduire la consommation d'eau des Californiens de 25%. Les campus, les golfs, les cimetières et autres lieux publics doivent, eux, revoir drastiquement leurs habitudes liées à l'eau.