L'Otan va augmenter sa présence en Afghanistan, non pas pour y reprendre des opérations de combat mais pour aider davantage les forces afghanes à faire face aux talibans, a déclaré jeudi son secrétaire général Jens Stoltenberg.
Mission "Resolute Support". "Les autorités militaires ont demandé quelques milliers de soldats en plus", a-t-il souligné devant la presse, à son arrivée à une réunion des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles. "Je peux confirmer que nous allons augmenter notre présence en Afghanistan", a-t-il ajouté, rappelant que l'Alliance participait à l'entraînement et à la formation des forces afghanes, dans le cadre de la mission "Resolute Support", depuis qu'elle a mis fin en 2014 à sa mission de combat dans le pays.
Pas de nombre précis de soldats. "Il ne s'agit pas de reprendre des opérations de combat", a insisté Jens Stoltenberg, mais "d'aider les Afghans à combattre et à assumer la pleine responsabilité de leurs responsabilités en termes de sécurité". Il a cité trois domaines nécessitant une plus forte présence de l'Otan : le renforcement des forces spéciales de l'armée afghane, le soutien au développement des forces aériennes afghanes et la formation des cadres de l'armée. Interrogé sur ce qu'il attendait sur ce dossier de la part du secrétaire à la Défense américain, Jim Mattis, qui participe à la réunion de jeudi à Bruxelles, Jens Stoltenberg a estimé qu'il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il annonce "un nombre précis de soldats" à ce stade.
2.500 soldats manquants. Il faut "s'assurer que nous sommes capables de sortir de l'impasse et de préparer le terrain pour une solution politique", a-t-il estimé. Les chefs militaires américains dans la région réclament depuis des mois des renforts de plusieurs milliers de soldats pour aider le gouvernement afghan à faire face à la pression des talibans. Mais l'administration du président Donald Trump n'a pas encore annoncé de décision sur ce point. Pour l'année 2018, il manquerait 2.500 à 3.000 soldats pour que l'Otan puisse pleinement assurer sa mission en Afghanistan, selon des sources diplomatiques.
Jens Stoltenberg a par ailleurs rappelé jeudi que l'Otan, dont les pays membres sont pressés par les Etats-Unis de mettre davantage la main à la poche, s'attendait à une hausse de 4,3% des dépenses de défense en Europe et au Canada en 2017.