"Keep calm and love Canada" : le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders a posté mercredi un clin d’œil sur Twitter pour montrer qu'il avait bien repris le contrôle de son compte, piraté la veille avec un message insultant adressé à Ottawa.
Piratage et insulte. Sur fond de blocage par la région belge francophone de Wallonie du Ceta, le traité de libre-échange UE-Canada, un tweet sur ce même compte avait semé le trouble : on y voyait une photo de l'ancien Premier ministre canadien Stephen Harper avec la mention en anglais "Hey Canada, Fuck You !" ("Hé Canada, allez vous faire f...!", ndlr). Le ministère belge des Affaires étrangères avait précisé dans la soirée que le compte de Didier Reynders, membre du parti libéral francophone Mouvement Réformateur (MR) avait été piraté. "Les messages qui y ont été publiés récemment ne sont pas de lui", avait-il assuré, indiquant que le "problème" allait être résolu.
"Keep Calm and Love Canada". C'est chose faite depuis mercredi matin, s'est réjoui Didier Reynders dans un tweet. "Heureux d'être de retour après un piratage de quelques heures, je suis désolé des désagréments intervenus", a-t-il écrit. Le message est accompagné, en lettres blanches sur fond rouge, de l'inscription en anglais "Keep Calm and Love Canada" ("Restez calmes et aimez le Canada", ndlr), bien plus en phase avec les idées du ministre fédéral belge, ardent défenseur du Ceta, que le message de la veille.
Heureux d'être de retour après un piratage de quelques heures, je suis désolé des désagréments intervenus. pic.twitter.com/PpcDdhRIIx
— didier reynders (@dreynders) 19 octobre 2016
La Wallonie, seule contre tous. Le piratage était intervenu quelques heures après que l'Union européenne eut exhorté la Wallonie à donner son indispensable feu vert d'ici vendredi pour que la Belgique puisse signer le Ceta, à l'instar des 27 autres pays européens. Le ministre-président wallon, le socialiste Paul Magnette, refuse pour l'instant de donner le feu vert de sa région au gouvernement fédéral belge, estimant que le traité devait offrir plus de garanties notamment dans les domaines agricole, social et de l'environnement. La signature du Ceta était normalement programmée à l'occasion d'une visite de l'actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau à Bruxelles - siège de la Commission européenne - fin octobre.