L'Union européenne a appelé lundi la Russie à relâcher "sans tarder les manifestants pacifiques" qui ont été arrêtés par centaines la veille lors de mouvements de protestation contre la corruption.
Exercer ses "libertés fondamentales". "Les opérations de police dans la Fédération de Russie, qui ont essayé de disperser des manifestations et ont arrêté des centaines de citoyens, dont le dirigeant de l'opposition Alexeï Navalny, les ont empêchés d'exercer leurs libertés fondamentales dont la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique, qui sont tous inscrits dans la Constitution russe", a estimé une porte-parole de l'UE dans un communiqué.
Navalny encourt 15 jours de rétention administrative. L'opposant russe Alexeï Navalny, à l'origine de la mobilisation qui a réuni dimanche des dizaines de milliers de personnes dans le pays, doit être présenté à un juge lundi à Moscou. Arrêté dès le début du rassemblement à Moscou, ce pourfendeur de la corruption des élites russes a passé la nuit en détention, a indiqué sa porte-parole Kira Iarmych sur Twitter. Alexeï Navalny, qui compte défier Vladimir Poutine lors de l'élection présidentielle de début 2018, va comparaître pour appel à rassemblement donnant lieu à des troubles à l'ordre public. Il encourt jusqu'à 15 jours de rétention administrative.
Des centaines d'arrestations. Dans la capitale, où des milliers de personnes ont défié l'interdiction décidée par les autorités, "au moins 933 personnes ont été interpellées", a indiqué l'organisation OVD-Info, spécialisée dans le monitoring des manifestations, qui a fait état de dizaines d'arrestations en province. La police a annoncé environ 500 arrestations à Moscou et aussi, selon l'agence de presse Interfax, plus de 130 à Saint-Pétersbourg. Parmi elles, celle d'Alec Luhn, journaliste au Guardian, qui a indiqué sur Twitter avoir été gardé en détention pendant cinq heures puis finalement relâché.
I was released 5.5 hours after being arrested at @Navalny protest & charged w/"holding an unsanctioned rally"—Thanks for messages & support!
— Alec Luhn (@ASLuhn) 26 mars 2017
Un "affront aux valeurs démocratiques". A Washington, le département d'Etat américain a condamné la répression de ces manifestations par les autorités russes. "Interpeller des manifestants pacifiques, des observateurs des droits de l'Homme et des journalistes est un affront aux valeurs démocratiques fondamentales", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.