Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont entendus lundi à Luxembourg pour sanctionner la Russie pour l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny. Plusieurs personnes et une entreprise russe pourraient être inscrites sur une liste de sanctions.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont entendus lundi à Luxembourg pour sanctionner la Russie pour l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. "La finalisation de la mesure va être menée au niveau technique sur la base des propositions faites par la France et l'Allemagne et des preuves réunies", a-t-il expliqué à l'issue de la réunion lors d'une conférence de presse. "Tout le monde a accepté cette mesure", a-t-il souligné. "L'idée est d'aller vite", a expliqué un diplomate européen.
"Une implication et une responsabilité" de la Russie
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé qu'Alexeï Navalny a bien été empoisonné par un agent neurotoxique du groupe Novitchok, une substance conçue par des spécialistes soviétiques à des fins militaires. La France et l'Allemagne ont dénoncé mercredi dernier "une implication et une responsabilité" de la Russie dans l'empoisonnement de l'opposant. Ils ont proposé lundi à leurs partenaires d'inscrire plusieurs personnes et une entreprise russe où est fabriqué le Novitchok, dont l'utilisation est interdite, sur la liste européennes des sanctions créées pour l'utilisation d'armes chimiques.
Josep Borrell n'a pas souhaité donner de précisions sur les noms des personnes et de l'entité visées.
Des sanctions éloignées de la menace initiale
La liste a été créée en 2018 pour sanctionner à l'époque l'utilisation d'armes chimiques en Syrie et compte déjà 8 noms, dont 4 Russes, et un centre de recherches en Syrie. Les sanctions européennes prévoient une interdiction de visa et le gel des avoirs dans l'UE, ainsi que l'interdiction de bénéficier de financements européens. Des sanctions très loin des menaces initiales qui étaient de suspendre l'achat du gaz russe par l'Allemagne.
De son côté, Moscou a dénoncé la semaine dernière des accusations "inacceptables" et accusé Paris et Berlin de se placer "à la tête d'une coalition antirusse" au sein de l'Union européenne.
Josep Borrell devait s'entretenir lundi avec le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov. "Nous allons parler de la relations entre l'Union européenne et la Russie", a-t-il déclaré. "L'UE a décidé de sanctionner un agissement précis, et cela ne doit pas nous empêcher de discuter des autres sujets", a-t-il affirmé. "La Russie copréside avec les Etats-Unis et la France le groupe de Minsk" créé par l'Organisation sur la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour rechercher une résolution pacifique du conflit qui oppose l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur le Nagorny Karabakh, a-t-il rappelé.
Par ailleurs, l'Europe veut aussi sanctionner le président biélorusse Alexandre Loukachenko pour la violence exercée contre les manifestants anti-régime depuis son élection contestée, le 9 août dernier.