L'Union européenne a confirmé vendredi le versement d'une aide de 35 millions d'euros destinée aux Vénézuéliens, dont une grande partie fuient leur pays en crise, ainsi qu'aux États d'Amérique latine qui accueillent ces exilés. Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avait annoncé la veille, au cours d'une conférence de presse en Colombie, l'octroi par l'UE de "35 millions d'euros à la disposition de l'Amérique latine pour faire face" à cette crise migratoire.
Vendredi, la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré que l'Union européenne venait d'"adopter un programme d'aide humanitaire de 35 millions d'euros pour soutenir les Vénézuéliens dans leur pays mais aussi ceux hébergés dans les États voisins et les communautés hôtes", à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères à Vienne. Le financement se concentrera sur des activités axées sur "l'alimentation, l'eau, la santé, et le soutien des personnes les plus vulnérables", a t-elle ajouté.
Des centaines de milliers de Vénézuéliens fuient vers les États voisins. L'économie vénézuélienne a sombré dans le chaos dès 2013, date de l'arrivée au pouvoir de Nicolas Maduro. Fuyant la pauvreté, l'hyperinflation, la faillite des services publics et les pénuries dans leur pays, des centaines de milliers de Vénézuéliens émigrent dans les États voisins comme le Brésil, la Colombie, l'Équateur, le Pérou et le Chili, mettant cette région sous pression. Selon les Nations unies, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l'étranger pour une population totale de 30,6 millions de personnes, plus de 1,6 million sont partis depuis 2015. Quelque 90% d'entre eux se sont réfugiés dans les pays de la région.
L'UE s'engage pour un nouveau dialogue diplomatique. "Nous sommes très inquiets pour la situation humanitaire dans le pays, mais aussi des conséquences que cela peut engendrer chez les pays voisins qui reçoivent des vagues de (migrants) Vénézuéliens sur leurs territoires", a précisé Federica Mogherini. "Nous avons décidé d'intensifier notre engagement diplomatique aux côtés des pays de la région", afin d'encourager un nouveau dialogue, a ajouté la responsable. Plus tôt cette année, l'UE avait condamné les "irrégularités" dans la réélection de Nicolas Maduro, en mai 2018, invoquant des "obstacles majeurs" à la participation de l'opposition vénézuélienne.