"Qu'ont fait ces enfants pour mériter cela ?". Le rugbyman néo-zélandais Sonny Bill Williams s'est attiré mercredi de vives critiques de l'Unicef pour avoir posté sur Twitter des photos d'enfants morts, moins d'un mois après avoir visité un camp de réfugiés au Liban. Le centre vedette des All Blacks récemment sacrés champions du monde avait effectué cette visite dans le cadre d'une campagne de sensibilisation de l'agence onusienne sur le sort des Syriens. "Qu'ont fait ces enfants pour mériter cela ?", interrogeait mardi Sonny Bill Williams dans un tweet accompagné de photos d'enfants morts.
Une violation fondamentale des droits de l'enfant. La branche néo-zélandaise de l'Unicef a précisé, selon le New Zealand Herald, que ces clichés n'avaient pas été pris lors de la visite réalisée par le rugbyman dans des camps de la plaine de la Bekaa, dans l'est du Liban. "Il ne nous a pas consultés (avant de publier ces photos) et il ne s'agit pas de photos qu'il a prises lors de sa visite avec nous", a déclaré au journal le porte-parole de l'Unicef en Nouvelle-Zélande, Patrick Rose. "C'est une violation fondamentale des droits de ces enfants. Mais en même temps, nous n'avons la capacité ni de censurer ni de modifier les contenus publiés de façon privée", a-t-il ajouté. Williams s'était dit profondément choqué par sa visite au Liban: "Ce que j'ai entendu, ce que j'ai vu m'a montré à quel point j'étais ignorant", avait-il dit.
Des avis partagés. Les réactions à son tweet étaient contrastées, certains internautes fustigeant la publication d'images choquantes, d'autres estimant qu'elles permettaient de montrer l'horreur de la guerre. Le rugbyman néo-zélandais avait marqué les esprits début novembre, quelques minutes après la victoire face à l'Australie (34-17) en finale de la Coupe du monde, en cédant sa médaille à un petit garçon venu le rejoindre sur la pelouse, après avoir trompé la vigilance des services de sécurité. Le supporteur en herbe avait d'abord été plaqué par un stadier en rejoignant Williams, mais ce dernier l'avait relevé, lui avait serré la main, puis l'avait raccompagné en tribunes en lui glissant sa médaille autour du cou.