La Commission européenne a demandé à Londres des informations sur ses promesses au constructeur japonais Nissan, qui a annoncé des investissements au Royaume-Uni, malgré le Brexit, après avoir reçu des garanties du gouvernement.
Conformité avec le droit européen. "Nous avons vu des articles de presse sur cette question. Par conséquent, la Commission, au niveau de ses services, est en contact avec les autorités britanniques", a déclaré un porte-parole de la Commission. "Les échanges d'information de ce type sont courants", a-t-il ajouté, précisant qu'aucun "échange de points de vue formel" n'avait débuté. L'objectif de la Commission est de voir si ces garanties sont conformes au droit européen, notamment en matière de concurrence, auquel le Royaume-Uni reste soumis.
Des garanties de Londres. Nissan, qui a décidé fin octobre de produire le nouveau modèle de son 4X4 Qashqai, ainsi que son modèle X-Trail, à Sunderland dans le nord-est de l'Angleterre, avait affirmé avoir reçu des garanties suffisantes du gouvernement après le vote pour le Brexit, sans préciser lesquelles. "J'ai dit que notre objectif serait de veiller à conserver un accès aux marchés européens - et vice versa - sans tarifs d'accès et sans entraves d'ordre bureaucratique", avait précisé le ministre aux Entreprises britannique Greg Clark à la BBC.
Demande de "compensations". En septembre, le PDG de Nissan Carlos Ghosn avait demandé aux autorités britanniques des "compensations" face à d'éventuelles nouvelles barrières douanières, alors que Londres semble s'engager sur la voie d'un Brexit "dur", avec un contrôle strict de l'immigration synonyme d'accès restreint au marché unique. Quelque 7.000 ouvriers, techniciens et ingénieurs assemblent à Sunderland un demi-million de véhicules par an, dont plus de la moitié sont exportés vers le reste de l'Union européenne. L'usine soutient en outre quelque 28.000 emplois chez les fournisseurs du secteur au Royaume-Uni.