L'Union européenne et Cuba ont signé lundi à Bruxelles "un accord de dialogue politique et de coopération", le premier jamais conclu entre le bloc européen et l'île castriste, qui normalisent ainsi leurs relations deux semaines après la mort de Fidel Castro.
Une première. L'accord a été paraphé par le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez Parrilla et Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Union. Cuba était jusqu'alors le seul pays latino-américain à ne pas avoir d'accord de coopération internationale avec l'UE.
L'UE, "contrepoids" des Etats-Unis. Le ministre cubain a évoqué un discours de 2003 de Fidel Castro dans lequel ce dernier saluait l'existence de l'UE et de l'euro comme des "contrepoids" à "l'hégémonie absolue" des Etats-Unis et du dollar. Cette signature marque l'ouverture officielle d'une nouvelle ère dans la relation bilatérale, car elle se conjugue avec l'abrogation par les 28 d'un texte de 1996 qui fixait une série de préalables à la normalisation du lien, notamment en matière de respect des droits de l'Homme.
L'accord doit encore être approuvé. Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, avait annoncé fin septembre qu'elle allait soumettre aux 28 sa proposition d'abroger la "Position commune" de 1996, un texte considéré comme le point culminant des dissensions entre Bruxelles et La Havane. L'accord politico-commercial, qui sera "le nouveau cadre juridique des relations UE-Cuba" selon Bruxelles, doit encore être approuvé par le Parlement européen et les Parlements nationaux et régionaux des 28, pour être appliqué dans son intégralité.