Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à résoudre la crise iranienne par "le dialogue et le multilatéralisme", peu après une demande de son homologue américain Donald Trump d'"isoler le régime iranien". L'unilatéralisme conduit "directement au repli et aux conflits", a aussi mis en garde le président français devant l'Assemblée générale annuelle de l'ONU à New York. "Cette voie, celle de l'unilatéralisme, nous conduit directement au repli et aux conflits, à la confrontation généralisée de tous contre tous au détriment de chacun, même de celui à terme qui se croit le plus fort", a fait valoir Emmanuel Macron, sans citer de noms.
Discours de Macron devant l'ONU: "La voie de l'unilatéralisme, nous conduit au repli et au conflit" pic.twitter.com/sxuxxf6RfR
— BFMTV (@BFMTV) 25 septembre 2018
Macron, opposé à la "loi du plus fort". "Qu'est-ce qui permettra de régler véritablement la situation en Iran et qu'est-ce qui déjà a commencé à permettre de la stabiliser?, a demandé le président français. "La loi du plus fort ? La pression d'un seul ? Non !". "Nous savons que l'Iran était sur la voie du nucléaire militaire, mais qu'est-ce qui l'a stoppé ? L'accord de Vienne de 2015", a-t-il poursuivi. Une allusion implicite à la décision en mai de Donald Trump de quitter l'accord, le jugeant inopérant pour arrêter les programmes militaires iraniens.
Ne pas "exacerber les tensions régionales". "Nous devons aujourd'hui, comme je le disais il y a un an, non pas exacerber les tensions régionales, mais proposer un agenda plus large permettant de traiter toutes les préoccupations nucléaire, balistique, régionale, causées par les politiques iraniennes mais dans le dialogue et le multilatéralisme", a-t-il insisté. Cette approche doit se faire "sans naïveté ni complaisance et sans les postures qui à terme ne manqueraient pas d'être stériles", a aussi estimé le président français.
Trump, dans une démarche isolationniste. Un peu plus tôt, Donald Trump, à la même tribune de l'ONU, avait lancé un appel à la communauté internationale à "isoler le régime iranien", dénonçant la "dictature corrompue" au pouvoir selon lui à Téhéran.