"Nous disposons d'informations aujourd'hui, de manière certaine, qui indiquent que des combattants syriens ont quitté le théâtre d'opération, des combattants de groupes djihadistes, en transitant par Gaziantep pour rejoindre ce théâtre d'opérations du Haut-Karabakh." Voilà ce qu'a déclaré le président français Emmanuel Macron, jeudi, alors que la région est le théâtre de combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais. "C'est un fait très grave, nouveau, qui change aussi la donne", a ajouté le chef de l'État, dont le pays fait partie avec la Russie et les Etats-Unis du "groupe de Minsk" chargé d'une médiation dans ce conflit.
Moscou avait indiqué mercredi que des combattants de Syrie et de Libye avaient été déployés dans la zone de conflit dans cette région azerbaïdjanaise séparatiste en proie à des combats meurtriers depuis plusieurs jours. "Nous sommes convenus, avec le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, de pouvoir échanger toutes les informations que nous avons sur cette situation et pouvoir en tirer toutes les conséquences", a ajouté Emmanuel Macron.
Appel à la "cessation immédiate des hostilités"
Les trois dirigeants ont appelé jeudi dans un communiqué commun à "la cessation immédiate des hostilités" au Nagorny Karabakh et appelé "les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à s'engager sans délai à reprendre les négociations de fond". "Je vais être très clair, dimanche, les frappes qui sont parties d'Azerbaïdjan, à nos connaissances, n'avaient pas de justifications", a encore déclaré Emmanuel Macron.
Le Groupe de Minsk, formé il y a 18 ans au sein de l'OSCE pour être le médiateur dans ce conflit, n'a jamais réussi à mettre fin aux affrontements le long de la ligne de front. Le Nagorny Karabakh (ou Haut-Karabakh), en majorité peuplé d'Arméniens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la fin de l'URSS, entraînant une guerre au début des années 1990 qui a fait 30.000 morts.