L'accord sur le nucléaire iranien doit être gardé mais en y ajoutant "deux ou trois piliers", a déclaré mercredi à des journalistes à l'ONU Emmanuel Macron. "Nous devons garder l'accord de 2015 car c'est un bon accord avec un contrôle strict de la situation actuelle", a déclaré le président français qui s'exprimait en anglais.
Anticiper l'après-2025. "Nous devons ajouter deux ou trois autres piliers : un pour un meilleur contrôle des missiles balistiques et des activités balistiques, qui ne sont pas couverts par l'accord de 2015; un deuxième pour l'après-2025 parce que l'accord ne couvre pas la situation après 2025; et un troisième pour ouvrir des discussions avec l'Iran sur la situation actuelle dans la région" du Moyen-Orient, a-t-il ajouté. "Mais ce serait une erreur d'abandonner cet accord sans rien d'autre", a-t-il martelé.
Macron refuse de dire si Trump l'a informé de sa décision. Par ailleurs, Emmanuel Macron n'a pas souhaité dire mercredi si Donald Trump l'avait informé de sa décision concernant l'accord sur le nucléaire iranien, fragilisé depuis plusieurs mois par les prises de position de la nouvelle administration américaine. Interrogé à ce sujet au siège des Nations unies, le chef de l'État français a refusé de dire s'il avait été informé par son homologue. "Je ne répondrai pas à cette question", a-t-il dit.
Trump "décidé". Au lendemain d'un discours offensif contre la Corée du Nord et l'Iran à l'Assemblée générale de l'ONU, Donald Trump a fait savoir qu'il avait pris sa décision concernant l'accord conclu en 2015 avec Téhéran, tout en refusant d'en dire plus. Selon l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU, ces propos ne veulent pas forcément dire pas que les États-Unis vont se soustraire à l'accord. "Cela ne signifie pas clairement qu'il a l'intention de se retirer. Cela signe clairement qu'il est mécontent de l'accord", a déclaré Nikki Haley.
Cet accord a été conclu entre Téhéran et les puissances du groupe P5+1 (États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) le 14 juillet 2015, après douze ans de crises diplomatiques et d'âpres négociations. Qualifié à l'époque d'"historique", le texte encadre les activités nucléaires iraniennes en contrepartie d'une levée progressive des sanctions frappant la République islamique. Les signataires de l'accord craignent que Donald Trump ne "certifie" pas au Congrès, le 15 octobre prochain, que l'Iran respecte les termes de l'accord, une décision qui ouvrirait une période d'incertitude pour l'avenir du texte.