Emmanuel Macron a déclaré vendredi vouloir "tendre la main au nouveau gouvernement italien" et "lui proposer de continuer à œuvrer ensemble sur les sujets de sécurité, les sujets de migration, sur les sujets géopolitiques, comme sur l'approfondissement de la zone euro". "Nous allons voir ce que l'Italie choisira, j'ai du respect pour ce grand pays, qui a toujours été à nos côtés", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Saint-Pétersbourg. "Je pense que c'est un membre important de l'Union européenne, un allié éminent."
"Une peur qui monte en Europe". Dirigé par l'avocat Giuseppe Conte, le nouveau gouvernement italien, une coalition anti-européenne formée par le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), veut pratiquer une politique de relance en laissant déraper le déficit public et la dette, au risque de provoquer une crise de l'euro. "Il existe une peur et une colère qui monte" en Europe, "c'est pourquoi il faut changer cette Europe", a commenté le président français, pour qui le redémarrage de la dynamique européenne se jouera lors du sommet européen fin juin.
Sommet européen en juin. "En juin, nous aurons un rendez-vous important avec l'Allemagne. J'attends la réponse allemande aux propositions que la France a faites, qui permettra de définir des avancées à court terme et à 5 ou 10 ans. Ce sera le socle d'une nouvelle perspective européenne", a-t-il expliqué. "Nous verrons quels sont les Etats membres qui souhaitent avancer sur cette base et ceux qui sont plus réticents. L'Europe ne pourra avancer que si elle est à plusieurs vitesses, de manière assumée", a estimé le président français. Giuseppe Conte a quelque peu rassuré ses partenaires en assurant jeudi vouloir "confirmer la place de l'Italie en Europe et dans le monde" et "dialoguer" avec les institutions européennes, des déclarations applaudies par Paris, Berlin et Bruxelles.