Sa victoire a été accueillie par le cri de ralliement des "indignés" : "si se puede!" ("c'est possible"). L'ancienne juge Manuela Carmena, 71 ans, candidate d'une plateforme d'"indignés" et du parti antilibéral Podemos, a été élue samedi à la tête de la mairie de Madrid. Tout un symbole : la ville était dirigée par la droite depuis un quart de siècle.
"Je promets..." Vingt-neuf élus - neuf conseillers municipaux du Parti socialiste et vingt de la liste de Manuela Carmena, "Ahora Madrid" - ont voté pour Manuela Carmena. L'ex-magistrate obtient ainsi la majorité absolue des 57 conseillers. "Je promets de respecter fidèlement l'obligation de la fonction de maire de Madrid", a dit Manuela Carmena au moment de son investiture où elle a été longuement applaudie. Pablo Iglesias, le chef du parti de la gauche radicale Podemos, faisant partie de la liste "Ahora Madrid" avec les formations Equo (écologistes) et Izquierda unida (écolo-communiste), au côté de la plateforme citoyenne Ganemos Madrid, étaient aussi présents.
Communiste dans sa jeunesse. L'ancienne juge, qui fut une militante communiste pendant sa jeunesse, dirige désormais une ville de trois millions d'habitants, bastion de la droite pendant 26 ans, avec 24 ans entre les mains du Parti populaire et deux de la formation UCD (droite). Elle est arrivée deuxième après Esperanza Aguirre, du Parti populaire, mais le Parti socialiste a accepté de la soutenir, au nom du "changement" nécessaire dans la capitale, meurtrie par la crise et gangrenée par les affaires de corruption.
Ada Colau élue à Barcelone. La militante de gauche Ada Colau a, elle aussi été investie samedi maire de Barcelone. Cette icône de la lutte contre les expulsions devient aussi, à 41 ans, la première femme à la tête de Barcelone, ville d'1,6 million d'habitants, après reçu 21 voix contre 10 pour le maire conservateur sortant Xavier Trias.