Les États-Unis et le Venezuela, aux relations diplomatiques tendues depuis des années, ont décidé mardi de reprendre le dialogue au moment où le pays sud-américain, en crise humanitaire, semble s'acheminer vers un référendum pour révoquer le président Nicolas Maduro.
Des rencontres et des ambassades. Washington a "proposé que nous commencions une nouvelle étape de dialogue" incluant "dans l'immédiat, une série de rencontres de haut niveau" : "je suis d'accord", a déclaré Nicolas Maduro à Caracas, lors d'un discours. Alors que les deux pays n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010, sur fond de querelles autour des droits de l'homme, le dirigeant socialiste s'est dit "prêt à désigner des ambassadeurs et régulariser les relations" avec les États-Unis.
Les États-Unis favorables à un référendum. Nicolas Maduro s'exprimait après une rencontre entre les chefs de la diplomatie des deux pays, Delcy Rodriguez et John Kerry, à Saint-Domingue en marge de l'assemblée générale de l'Organisation des Etats américaines (OEA). "Nous avons discuté sur le référendum révocatoire", a expliqué le secrétaire d'Etat américain à la presse. "Nous avons essayé de leur dire qu'ils devaient y répondre en montrant de l'ouverture et en respectant leur propre loi". "Je crois qu'il est plus constructif de dialoguer que d'isoler", a estimé John Kerry, alors que l'opposition ne cesse de mettre en garde contre les risques d'explosion sociale dans ce pays asphyxié économiquement.
Une population excédée. Alors que le pays pétrolier s'est effondré avec la chute des cours, la population subit des heures d'attente devant les supermarchés, des coupures d'électricité quotidiennes et de graves pénuries d'aliments et de médicaments. Excédés, sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ du président Maduro, élu en 2013 jusqu'en 2019. Surfant sur ce mécontentement, l'opposition de centre-droit, après avoir conquis le Parlement aux dernières élections législatives, veut organiser cette année un référendum pour le révoquer.