Le président vénézuélien Nicolas Maduro, dont le pays traverse une grave crise économique, a convoqué jeudi les détenteurs de la dette vénézuélienne afin de discuter des conséquences des sanctions américaines qui empêchent l'émission de nouvelles obligations.
Le Venezuela veut négocier. "Dans le cadre de la lutte contre le blocus, j'annonce qu'au cours des deux prochaines semaines, tous les détenteurs d'obligations de la dette publique vénézuélienne qui ont été affectés par les décisions de Donald Trump sont invités à plusieurs cycles de négociations", a indiqué Nicolas Maduro lors d'une session spéciale de l'Assemblée constituante. Le président a indiqué qu'il avait déjà eu des "conversations bilatérales avec chacun" des investisseurs.
Il a rappelé que 74% des détenteurs d'obligations vénézuéliennes sont américains et canadiens. "Qui a subi le plus de préjudices ? Ces détenteurs, avec lesquels nous entretenons d'excellentes relations", a-t-il souligné. "Après cette série de négociations, le Venezuela prendra position pour défendre sa sécurité juridique et financière et les détenteurs d'instruments financiers. A bon entendeur...", a-t-il poursuivi.
Risque de défaut de paiement. Un décret de la Maison-Blanche signé le 25 août par Donald Trump interdit d'acheter de nouvelles obligations émises par le gouvernement du Venezuela et la compagnie pétrolière nationale PDVSA, ce qui affecte le paiement des services, des médicaments et de l'alimentation aux entreprises étrangères. Le Venezuela, déjà confronté à de graves difficultés économiques en raison de la baisse des cours du pétrole, risque, après la décision de Trump, de faire défaut sur sa dette, selon l'agence de notation Fitch qui a abaissé en août la note de solvabilité du pays. En octobre et novembre, le Venezuela et PDVSA doivent rembourser environ 3,8 milliards de dollars de dette arrivant à échéance.