À la tête du gouvernement égyptien depuis quatorze mois, effectue cette semaine une visite en France. Il a notamment rencontré François Hollande, son homologue Manuel Valls, le chef de la diplomatie Laurent Fabius ainsi que des chefs d'entreprise. Après l’achat de 24 Rafales par l’Egypte, les deux pays semblent prêts à de nouvelles coopérations, comme l'a laissé entendre Ibrahim Mahlab, jeudi matin sur Europe 1 : "c'était une visite fructueuse pour continuer l'alliance stratégique entre la France et l'Egypte".
"Une vague folle de terrorisme". Invité à dire ce qu'il pense des difficultés françaises du moment, le Premier ministre égyptien a évoqué "une vague folle de terrorisme. Vous avez été touchés. Nous serons, un jour ou l'autre, touchés. Donc nous avons discuté de sécurité, de sûreté du Moyen-Orient. Nous avons parlé aussi de ce qui se passe en Egypte, en Libye, en Syrie, au Yemen…"
"C'est à vous, Européens, de décider ce que vous vous voulez faire". Pour le chef du gouvernement égyptien, il convient de distinguer deux dossiers en Libye : " l'immigration illicite qui touche l'Europe et l'état de la Libye. Pour le premier, c'est à vous, Européens, de décider ce que vous vous voulez faire. S'il y a une décision ratifiée par le conseil de sécurité, on est prêt à entrer dans une coalition. Ensuite, il n'y a plus d'Etat en Libye ! Il y a certes un gouvernement légitime, un parlement légitime, mais il y a d'autres instances qui n'ont pas de légitimité. C'est la responsabilité de la communauté internationale d'y remédier".
Après le contrat de 24 Rafales, l'Egypte pourrait-elle à nouveau passer commande en matière d'armements ? "Il y a un lien très fort entre nous et la France. Nous avons été les premiers acheteurs ! Cette relation est permanente". Le 6 août sera inauguré le nouveau Canal de Suez et trois rafales voleront pour l'occasion. François Hollande sera-t-il invité ? "Le président Abdel Fattah-al Sissi l'a fait et, inch'allah, on espère que le président français sera avec nous. C'est le plus grand projet de dragage du monde. Cela reflète la vision d'un président et la volonté du peuple, puisque c'est lui qui a financé ce projet
"La décision est prise de construire un réacteur nucléaire". Parce que l'Egypte a besoin d'électricité, Ibrahim Mahlab a aussi, lors de son périple, visité la centrale nucléaire de Flamanville : "nous sommes très intéressés et la décision est prise d'y aller pour construire un réacteur nucléaire. Ça, c'est décidé ! Maintenant, on cherche le meilleur : chinois, russe, coréens, maintenant les Français sont là… la décision sera prise avant la fin de l'année".
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