Quelque 9,5 tonnes d'ivoire saisies ces dernières années par les autorités en Malaisie ont été brûlées jeudi, une première dans ce pays d'Asie du Sud-Est utilisé comme un point de passage pour la contrebande de défenses d'éléphants.
Une première. "C'est la toute première fois que nous détruisons de l'ivoire. Nous voulons envoyer au monde un message fort disant que la Malaisie ne transige pas avec la protection des espèces en danger", a déclaré le ministre des Ressources naturelles et de l'Environnement, Wan Junaidi Tuanku Jaafar. Les défenses d'éléphants brûlées jeudi en public, d'une valeur de 18 millions d'euros, provenaient de onze pays d'Afrique, allant du Ghana (ouest) à la Tanzanie (est), a précisé Wan Junaidi.
La Malaisie, signataire de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), a saisi de nombreuses cargaisons d'ivoire de contrebande ces dernières années, transportées notamment par voie maritime. En mars, 159 kilos d'ivoire de contrebande avaient été saisis auprès de passagers d'un avion de ligne, selon les autorités malaisiennes.
La Chine friande d'ivoire. Le commerce international d'ivoire est interdit depuis 1989, à de rares exceptions près, afin de lutter contre le déclin de la population des éléphants d'Afrique qui étaient encore plusieurs millions au milieu du 20ème siècle contre seulement 600.000 à la fin des années 1980. Mais le braconnage et la contrebande se sont poursuivis pour répondre à la demande principalement d'Asie, en particulier de Chine, où l'ivoire est très prisé à des fins médicales et pour fabriquer des objets de décoration.