Malaisie : le groupe accusé d'avoir géré des «foyers de l'horreur» mis en cause pour esclavage

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Le 22 septembre 2024, plus de 350 personnes avaient été arrêtées après la révélation de scandales d'abus physiques et sexuels dans des foyers d'accueil malaisiens. Ces foyers étaient tenus par le holding islamique Global Ikhwan Service and Business Holding (GISB), dont le PDG avait également été interpellé en septembre 2024.

Les autorités chargées des affaires religieuses en Malaisie ont accusé jeudi un conglomérat faisant l'objet d'une enquête à propos de cas d'agressions sexuelles sur des enfants dans des foyers d'accueil, une affaire qui a fait scandale, d'avoir pratiqué des formes de gestion du personnel comportant "des éléments d'esclavage".

 

Plus de 600 enfants abusés

Nooh Gadot, un responsable du Conseil national pour les Affaires religieuses islamiques, a souligné que c'était l'une des raisons pour lesquelles les enseignements prodigués par la Global Ikhwan Service and Business Holding (GISB) avaient été déclarés déviants et les musulmans avaient été appelés à éviter ce conglomérat, accusé d'avoir géré ces structures décrites par les médias comme des "foyers de l'horreur". La GISB gère notamment tout un réseau de supermarchés, restaurants, agences de voyages qui s'adressent à une clientèle musulmane en Malaisie mais aussi dans plus de dix autres pays.

En septembre, la police malaisienne a perquisitionné dans des foyers gérés par la GISB, mettant en sécurité plus de 600 enfants dont certains avaient subi des violences sexuelles . Elle a également arrêté 415 personnes, dont le directeur général de la société, son épouse ainsi que des cadres supérieurs du groupe. Le conglomérat est en outre mis en cause pour blanchiment d'argent et dérives sectaires. La GISB pratique une forme de gestion qui "comporte des éléments d'esclavage, les besoins des adeptes étant entièrement pris en charge par la société, en échange de quoi ils sont tenus de servir bénévolement, sans aucun salaire", a expliqué Nooh Gadpt dans un communiqué.

Il assure que ce conglomérat a propagé des croyances selon lesquelles l'eau utilisée pour laver les cheveux, la barbe ou d'autres parties du corps de ses dirigeants pouvait apporter des bénédictions. Nooh Gadot a appelé "toute personne qui adhère à ces enseignements et ces croyances, qui les pratique, les propage et les enseigne" à "se repentir".

La GISB n'a pas pu être joint dans l'immédiat pour réagir aux accusations formulées par Nooh Gadot et un avocat du groupe n'a pas répondu aux demandes de commentaires de l'AFP. Ce conglomérat a suscité des controverses en raison de ses liens avec la secte islamique Al-Arqam, interdite en Malaisie depuis 1994 pour enseignements déviants et culte de la personnalité.