Emmanuel Macron a affirmé dimanche que le mobilisation était totale pour retrouver l'otage française au Mali, Sophie Pétronin, 76 ans, enlevée en décembre 2016. Ce week-end, une organisation en lien avec Al Qaïda a diffusé une vidéo montrant six otages dont la Française. Notre reporter, Didier François, spécialiste des questions terroristes, revient du Mali où il a accompagné le chef de l'Etat. Il explique au micro d'Europe 1 qui sont les ravisseurs.
Un groupe récent. "Ce nouveau groupe de soutien à l'islam et aux musulmans qui a signé la vidéo est une création assez récente puisqu'il apparaît la première fois dans des déclarations publiques au début mars. En revanche, ceux qui le composent (ce groupe) sont tous de vieux routiers du djihadisme au Sahel. On peut même dire que ce sont des survivants parce que tous sont des rescapés de différentes bandes armées très lourdement mis à mal par les opérations des forces françaises dans la région ces quatre dernières années. Ils auraient été parfaitement incapables de poursuivre leur combat s'ils ne s'étaient pas regroupés."
Composition hétéroclite. On retrouve ainsi au sein de ce groupe, des hommes "d'Al Qaïda au Maghreb islamique, des restes du groupe Mirabitoum de Mokhtar Belmokhtar qui a, a priori, été tué par une frappe française et un petit mouvement de jeunes Peuls dans le centre du Mali", énumère Didier François. Cet ensemble est "recoupé sous la houlette d'un très vieux djihadiste de la région, d'origine touareg et qui s'appelle Iyad Ag Ghali." Cette composition hétéroclite explique pourquoi, sur la vidéo, on peut voir six otages qui ont été pris par des groupes différents explique le journaliste de notre antenne. "C'est ce qui semble être la preuve que ces différentes bandes sont regroupées dans une direction unique."
Tentative d'effet d'annonce. Le timing de diffusion la vidéo n'est par ailleurs pas anodin. "Il y a une tentative d'obtenir un effet d'annonce au moment où le président français était à Bamako pour soutenir cette nouvelle force (G5 Sahel) créée avec les pays de la région. Comme il devient pratiquement impossible pour les djihadistes de mener des opérations militaires sans se faire très sévèrement étriller - ce qu'ils faisaient encore il y a quatre ans - ils font soit des actions terroristes, soit de la communication morbide."