L'attaque a été lancée par un kamikaze qui voulait entrer dans le camp du G5 Sahel. L'organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad lutte contre les djihadistes.
Le quartier général de la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré, dans le centre du Mali, a été frappé vendredi par une attaque qui a fait au moins six morts et de nombreux blessés.
Il s'agit de la première attaque contre ce quartier général de la force conjointe du G5 Sahel (organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) lancée en 2017 pour lutter contre les djihadistes. Elle intervient à trois jours d'une rencontre à Nouakchott, en marge du sommet de l'Union africaine dans la capitale mauritanienne, entre le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel.
"Il y a eu une très forte détonation". "Je ne vois que six corps, les autres sont blessés", a indiqué une source hospitalière, sans autre précision. Une source militaire a confirmé un bilan provisoire de six morts, évoquant la possibilité que des blessés aient pu succomber par la suite. Les bâtiments du poste de commandement de la force conjointe, opérationnel depuis octobre 2017, abritent des officiers de liaison des cinq pays membres. "Il y a eu une très forte détonation", suivie d'échanges de tirs d'armes automatiques, ont indiqué des habitants. L'attaque a été lancée par un kamikaze qui voulait entrer dans le camp du G5 Sahel, a précisé une source de sécurité, confirmant l'information.
La France, qui conduit dans la région l'opération Barkhane, soutient la constitution de la force du G5 Sahel, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité. Mais sa mise en oeuvre est pour l'instant marquée par des problèmes de financement, malgré des promesses de quelque 420 millions d'euros, et des accusations de violations des droits de l'homme par les troupes de la force conjointe.
Les violences djihadistes se propagent dans le pays depuis 2015. La force conjointe du G5 Sahel a achevé début juin sa troisième opération, de part et d'autre de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, ont indiqué la semaine dernière le secrétariat du G5 Sahel et l'état-major des armées français. Malgré l'accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015, les violences djihadistes ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires. Le G5 Sahel a réactivé en conséquence en 2017 son projet de force conjointe, avec l'appui de la France.
Le président du Niger "condamne" une "lâche attaque terroriste"
Le président du Niger et président en exercice de la force régionale antijihadiste G5-Sahel, Mahamadou Issoufou, a condamné vendredi la "lâche attaque terroriste" contre le QG de cette force dans le centre du Mali. "Le président Issoufou condamne fermement" cette "lâche attaque terroriste", qui a été "conduite par des organisations criminelles", a déclaré la présidence dans un communiqué. L'attaque a fait "trois morts dont deux militaires et un civil" ainsi que "huit blessés légers", selon "un bilan provisoire", cité dans le communiqué. Mahamadou Issoufou a salué "la réaction efficace de nos soldats" qui "a permis de circonscrire rapidement cette tentative d'intrusion". "Le dessein" de cette attaque "est de déstabiliser l'un des instruments essentiels pour la stabilisation de notre sous-région", a-t-il dénoncé. Le président nigérien "exprime sa grande compassion et sa solidarité aux familles et aux frères d'armes des victimes". Il "réaffirme la détermination des pays membres du G5-Sahel à combattre les forces terroristes avec fermeté".