Manille a affirmé mercredi que le président Rodrigo Duterte avait tué trois personnes dans les années 1980 dans le cadre d'une opération de police. Intolérable pour le commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU qui réclame l'ouverture d'une enquête sur le sujet.
Trois ravisseurs présumés liquidés. Dans une série de discours la semaine dernière, le président philippin a raconté comment en 1988, au début de son premier mandat de maire à Davao, grande ville du sud de l'archipel, il avait pourchassé aux côtés de policiers trois ravisseurs présumés et les avait tués. Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad al Hussein a jugé mardi qu'il s'agissait "clairement de meurtres" et demandé à la justice philippine d'ouvrir une enquête. Le porte-parole de Rodrigo Duterte, Ernesto Abella, a balayé ces commentaires, déclarant qu'il ne s'agissait que de son "opinion".
Duterte a promis que 100.000 délinquants seraient assassinés. "Encore une fois, laissez moi vous rappeler que cet incident évoqué par le président avait été couvert par les médias et qu'il s'agissait d'une opération de police légitime". Rodrigo Duterte a remporté la présidentielle de mai dans un fauteuil en promettant d'étendre à tout l'archipel sa politique de répression municipale, afin d'éradiquer le trafic de drogue. Il a promis que 100.000 délinquants seraient assassinés et que les cadavres engraisseraient les poissons de la baie de Manille.
Selon l'ONU, près de 6.100 personnes ont été tuées depuis son entrée en fonctions le 30 juin. La police philippine chiffre le nombre de morts à 5.300.