Il avait été condamné à 529 ans de prison dans des procès organisés pour quarante cas de tortures, de disparitions et d'enlèvements d'opposants. Manuel Contreras, chef de la redoutable DINA, est mort vendredi soir à l'hôpital militaire de Santiago. Le même hopital où Augusto Pinochet a poussé son dernier soupir, en décembre 2006.
Il n'a reconnu aucun crime. Des dizaines de Chiliens, parmi lesquels d'anciens prisonniers politiques, se sont rassemblés devant l'édifice où est mort Contreras, qui n'a jamais reconnu aucun de ses crimes. L'ancien général souffrait depuis plusieurs d'années d'un cancer, de diabète et d'insuffisance rénale. Son état de santé s'était détérioré ces derniers jours.
"Un des types les plus détestables du Chili". L'avocat des droits de l'Homme Roberto Garreton n'a pas mâché ses mots, invité à la télévision publique. "C'est un des types les plus détestables du Chili, il a tué beaucoup de monde", a-t-il prononcé au sujet de celui qui fut l'unique directeur de la Direction nationale du renseignement (DINA), à laquelle est imputée la majorité des victimes de la dictature chilienne (1973-1989). On parle de plus de 3.200 morts ou disparus et plus de 38.000 personnes torturées au nom de la "lutte anti-subversion".
"On n'a jamais torturé personne", assurait Manuel Contreras dans un entretien télévisé depuis sa prison en septembre 2013, à la veille du 40e anniversaire du coup d'Etat qui a instauré la dictature Pinochet.