La justice marocaine a ouvert vendredi une enquête sur le suicide d'une mineure victime d'un viol collectif qui avait été menacée par ses agresseurs présumés après leur libération, selon une association de Défense des droits de l'Homme.
Une adolescente de 16 ans. "La police a arrêté six des huit violeurs, à la suite de la mort de la jeune fille (...) qui s'est immolée par le feu après que ses agresseurs l'ont fait chanter avec des vidéos tournées pendant le viol", a déclaré Omar Arbib, de l'Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante) à Marrakech, dans le sud du Maroc. Les faits remontent à fin 2015 quand huit jeunes hommes "ont enlevé à Ben Guerir l'adolescente alors âgée de 16 ans, avant de la conduire hors de la ville et de la violer à tour de rôle", rappelle Omar Arbib.
Liberté provisoire. Sept d'entre eux avaient été arrêtés à la suite du viol, le huitième l'a été deux ou trois mois plus tard, et ils ont été déférés au parquet pour les besoins de l'enquête, selon la même source. Mais les prévenus ont bénéficié d'une liberté provisoire avant même l'ouverture de leur procès, affirme Omar Arbib qui s'est dit "surpris" de cette décision. La police a arrêté jeudi six des huit violeurs présumés dans la ville de Ben Guerir située à 70 km au nord de Marrakech.
Après leur libération, les agresseurs avaient menacé la jeune fille "de publier les images du viol prises avec leurs téléphones portables si elle n'abandonnait pas" ses poursuites, a ajouté Omar Arbib. D'après lui, ce chantage constitue "la principale raison" ayant poussé vendredi dernier la jeune fille à s'immoler. Brûlée au troisième degré, elle est décédée le lendemain dans un hôpital de Marrakech, où l'autopsie a montré qu'elle était enceinte