En place depuis 2011 au Maroc, les islamistes vont rester cinq ans de plus, selon les résultats de l'élection législative de vendredi, communiqués samedi en fin de matinée. Sur un total de 395 sièges, le Parti justice et développement (PJD) a obtenu 125 sièges contre 102 pour son rival, le Parti authenticité et modernité (PAM), selon des résultats provisoires officiels. Le PAM est une formation libérale fondée en 2008 par un proche du roi Mohammed VI, qui se présentait comme un rempart "moderniste" contre "l'islamisation rampante". L'Istiqlal, parti historique de la lutte pour l'indépendance, se classe 3ème avec 45 sièges alors que le Rassemblement national des indépendants (RNI) obtient 37 sièges. Le PJD va donc entamer un deuxième mandat consécutif à la tête du gouvernement de coalition afin de "continuer la réforme".
43% de participation. Après le dépouillement de 90% de bulletins, le ministre de l'Intérieur, Mohammed Hassad avait annoncé un taux de participation de 43%, soit plus de 6 millions de votants sur une population de 34 millions. Le fort taux d'abstention a donc marqué une journée de vendredi qui s'est déroulée sans incident majeur, malgré des accusations de fraude.
Un scrutin "transparent". "Malgré les manigances de certains, le peuple a voté en masse pour le parti. (...) Nos résultats sont excellents", s'est félicité Abdelilah Benkirane, Premier ministre et secrétaire général du PJD. Il avait réclamé une "intervention urgente" du ministère de l'Intérieur lors de l'élection, soupçonnant des fonctionnaires de ce même ministère de fausser le scrutin en cherchant à favoriser le PAM. Une critique rejetée par le ministre Hassad, saluant le "bon déroulement" du scrutin, qu'il juge "transparent" et conforme aux "directives de neutralité" du roi Mohammed VI.