Les élections législatives de vendredi au Maroc ont été organisées de façon "totalement transparente" par le ministère de l'Intérieur, et aucune fraude n'a été constatée, ont estimé samedi des observateurs du Conseil de l'Europe ayant assisté au scrutin. Les législatives ont été organisées de "façon intègre et transparente", a jugé cette équipe d'une quinzaine d'observateurs de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (ACPE), qui a salué le "professionnalisme" du ministère de l'Intérieur dans son organisation du vote.
Les accusation du PJD.Proclamés vainqueur des élections samedi matin, les islamistes du Parti justice et développement (PJD), à la tête du gouvernement de coalition depuis cinq ans, avaient dénoncé vendredi soir, à la clôture des bureaux, des "abus" et tentatives de fraudes par des fonctionnaires de l'Intérieur pour favoriser leur rival du Parti authenticité et modernité (PAM). Ces dernières semaines, le PJD a accusé de façon récurrente l'Intérieur, puissant ministère régalien, de partialité et d'agissements en sous-main en faveur du PAM, formation fondée en 2008 par un proche conseiller de Mohammed VI et dénoncée à mots couverts par ses détracteurs comme une courroie de transmission du palais.
Des améliorations à apporter. "Je ne pense pas qu'à aucun moment il y ait eu des interférences de l'Intérieur" dans les opérations de vote, a assuré samedi au cours d'une conférence de presse le chef de cette délégation européenne, Ian Liddel Grainger. Le ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad était particulièrement engagé et soucieux de la bonne organisation comme de la transparence du scrutin, a souligné Ian Liddel-Grainger. "Certains aspects du processus électoral pourraient être améliorés", a-t-il cependant reconnu.
Un grand nombre de bulletins non valides. Il a suggéré notamment la création à l'avenir d'une commission électorale, pour "prévenir toute accusation d'interférence politique". La délégation européenne a également pointé la responsabilité du système d'enregistrement électoral et de la campagne de sensibilisation publique dans la faible mobilisation des électeurs (43% de participation), en particulier des jeunes. Elle a également regretté la publication tardive par les partis de leur programme, et s'est par ailleurs étonnée du nombre de bulletins non valides.