Le président français Emmanuel Macron est arrivé jeudi au Maroc pour inaugurer avec le roi Mohammed VI la ligne à grande vitesse Tanger- Casablanca, présentée comme "la plus rapide d'Afrique" et un symbole de la "profondeur" du partenariat entre Paris et Rabat.
Une grande cérémonie a été organisée dans l'immense gare rénovée de Tanger, grand hub maritime entre l'Afrique et l'Europe, avant le départ du convoi officiel jusqu'à Rabat, la capitale administrative. Des billets de train ont été remis aux deux chefs d'État. Le train qui va les amener à Rabat doit circuler à 320 km/heure sur les 180 km du tronçon à grande vitesse, avant de rallier à 160 km/h la nouvelle gare de Rabat-Agdal.
Un gain de 2h30 pour les voyageurs. Considérée comme une vitrine de la modernisation du royaume et du savoir-faire des entreprises françaises, la ligne Tanger-Casablanca, d'une longueur totale de 350 km, reliera les deux régions les plus dynamiques du royaume en 2h10 au lieu de 4h45 actuellement. Les premiers billets pour le grand public doivent être mis en vente après l'inauguration officielle, et la ligne sera ouverte aux voyageurs ordinaires d'ici la fin du mois.
Des centaines d'ouvriers se sont affairés jusqu'à la dernière minute pour terminer le chantier qui avait été lancé en septembre 2011 par le président de l'époque, Nicolas Sarkozy, et avait reçu la visite en septembre 2015 de François Hollande. L'Office national des Chemins de fer marocains (ONCF) table sur six millions de passagers après trois ans d'exploitation. Le coût de la LGV, financé à 50% par la France via différents prêts, s'élève à environ 23 milliards de dirhams (deux milliards d'euros), selon le ministère des Transports.
Un "projet phare de la relation bilatérale" entre la France et le Maroc. Depuis son lancement, le projet a suscité des critiques, les usagers se plaignant régulièrement de l'état du réseau et des retards de train, deux points épinglés dans le dernier rapport de la cour des comptes marocaine.
"Projet phare de la relation bilatérale", la LGV est vue par les Français comme une vitrine pour tenter d'obtenir d'autres contrats en Afrique, qui offre de "nombreuses opportunités" dans le secteur ferroviaire. Le Maroc, lui, s'emploie à se positionner comme un "hub africain" pour les investisseurs étrangers.
Emmanuel Macron est accompagné des patrons des entreprises françaises ayant participé au projet : Alstom (fourniture des rames), le consortium Ansaldo-Ineo (signalisation et télécoms), Cegelec (sous-stations électriques) et le consortium Colas Rail-Egis Rail (voies et caténaires). La SNCF assure l'assistance à maîtrise d'ouvrage auprès de l'ONCF.