Le rival social-démocrate d'Angela Merkel aux législatives allemandes, Martin Schulz, a critiqué l'attitude de la chancelière à l'égard de la France en l'appelant à cesser de faire la leçon à Paris. "Je veux un renouveau des relations franco-allemandes (...). Au lieu de montrer l'autre du doigt, nous devons avancer main dans la main", a déclaré l'ancien président du parlement européen à la veille d'une rencontre prévue avec le président français Emmanuel Macron et d'un discours jeudi à Paris.
Des positions éloignées sur certains sujets. Angela Merkel s'est montrée récemment ouverte aux idées de réformes de la zone euro avancées par Emmanuel Macron. Mais la dirigeante allemande dit attendre en retour des efforts : des réformes du marché du travail pour le rendre plus compétitif, ce qui vient d'être engagé, et un assainissement des finances publiques. Si elle est d'accord pour discuter, les positions entre Paris et Berlin sont en outre encore éloignées sur certains sujets, comme le degré de solidarité financière entre pays de la zone euro.
"Une coopération plus étroite" nécessaire. "Nous avons besoin d'une coopération plus étroite et de plus d'investissements dans la zone euro, nous avons besoin d'un retour au principe de solidarité", assure de son côté le candidat social-démocrate, collant aux idées formulées par Emmanuel Macron. Martin Schulz vient de proposer d'ancrer dans la Constitution allemande un montant minimum annuel d'investissement public, emboîtant là aussi le pas du chef de l'Etat français qui réclame un effort plus important de Berlin dans ce domaine. La chancelière reste elle réservée, même si son pays dégage des excédents budgétaires.
Merkel favorite des législatives. Et elle apparaît, au vu des sondages, très bien placée pour se succéder à elle-même pour un quatrième mandat à l'issue des élections législatives du 24 septembre. La dernière enquête d'opinion publiée mercredi, de l'institut Forsa, donne 40% d'intention de vote à son parti conservateur (CDU), contre seulement 22% au SPD, qui risque d'être rejeté dans l'opposition à l'issue du scrutin alors qu'il est partenaire minoritaire aujourd'hui de la coalition gouvernementale. La CDU pourrait en effet s'allier avec les Libéraux du FDP (centre-droit), qui sont crédités de 8%.