Mercredi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la République François Hollande vont prendre la parole devant le parlement de Strasbourg. La visite fait écho à l'histoire puisqu'il y a quasiment 26 ans, le 22 novembre 1989, François Mitterrand et Helmut Kohl avaient fait de même, juste après la chute du mir de Berlin. À l'occasion de ces discours, Martin Schulz, président du Parlement européen, était l'invité d'Europe 1.
L'UE n'est pas un Etat fédéral. Certains pays de l'Union européenne ont tendance aujourd'hui à reconstruire des barrières à leurs frontières pour freiner l'arrivée des réfugiés, "un développement préoccupant", estime Martin Schulz qui prévient : "le Parlement européen lutte certainement contre ce comportement".
La Slovaquie ou encore la Hongrie qui refusent les quotas de migrants ? Le président du Parlement rappelle que l'Union européenne ne fonctionne pas sur un mode fédéral. "Au contraire, c'est l'union d'états souverains et si certains refusent la solidarité, nous n'avons pas de gouvernement fédéral qui pourrait intervenir", explique-t-il. "C'est une question de volonté politique", conclut-il.
La France et l'Allemagne doivent proposer plus de coopération. Si l'opinion publique a été émue de l'arrivée massive de réfugiés démunis, l'intolérance qui se développe désormais inquiète le président du Parlement. "L'idée de l'Europe, c'était 'ensemble, nous sommes plus forts que divisés'". "Le contraire, par exemple, des arguments comme ceux du Front National en France, s'il l'emporte, cela me préoccupe", avance-t-il. C'est pourquoi Martin Schulz attend d'Angela Merkel et de François Hollande "une autre direction", "l'approfondissement de la coopération". Enfin, l'idée de triller les migrants selon leur religion, proposée par une partie des forces de l'ordre allemandes, ne rencontre pas le soutien de Martin Schulz.