Martin Schulz a été réélu jeudi soir à la tête du Parti social-démocrate allemand avec 81,9% des voix, un score quelque un peu décevant alors qu'il était le seul candidat en lice.
"Je vous remercie pour votre confiance", a-t-il déclaré à l'issue de la votation à bulletins secrets des 600 délégués du parti réunis en congrès à Berlin. "Le 19 mars, vous m'aviez élu avec 100% des voix. C'était un beau moment mais depuis il y en a eu aussi des plus difficiles", a-t-il poursuivi, espérant cependant "que de meilleurs moments allaient à présent arriver". Avant son élection en mars à la tête du parti, l'ancien président du Parlement européen (2012-2017) avait été quelques semaines auparavant désigné comme candidat social-démocrate pour affronter Angela Merkel.
Martin Schulz a payé le score catastrophique du SPD aux législatives de septembre. Or jeudi, Martin Schulz a payé le score catastrophique essuyé par les sociaux-démocrates lors des législatives du 24 septembre (20,5%), et ses tergiversations qui ont suivi. Alors qu'il avait catégoriquement déclaré le soir même des législatives que le SPD allait entrer dans l'opposition, Martin Schulz était revenu sur cette position après l'échec des négociations entre conservateurs, libéraux et Verts le mois dernier, invoquant "la responsabilité" qui incombe au plus vieux parti allemand.
Le feu vert des sociaux-démocrates à des discussions avec Merkel. Martin Schulz a cependant évité l'humiliation de son prédécesseur Sigmar Gabriel. Celui-ci avait essuyé un revers sans précédent lors de son élection à la tête du SPD en décembre 2015 en ne récoltant que 74,3% des voix de la part des délégués du parti. Celui-ci avait alors lui-même parlé de vote "sanction". Un peu plus tôt dans la soirée, les délégués sociaux-démocrates ont donné leur feu vert à l'ouverture de discussions gouvernementales avec Angela Merkel pour tenter de sortir l'Allemagne de l'impasse politique.
Très prudent, le SPD a toutefois laissé toutes les portes ouvertes, laissant ouverte aussi la possibilité d'un simple soutien à un gouvernement conservateur minoritaire. Dès la semaine prochaine, Martin Schulz a prévu de s'entretenir avec la chancelière et présidente de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), Angela Merkel, et le dirigeant du parti frère bavarois CSU, Horst Seehofer.