Une trentaine de femmes militaires et anciennes militaires ont manifesté lundi devant le Pentagone, bravant le froid, pour attirer l'attention sur les problèmes d'agressions sexuelles et de harcèlement au sein des forces armées.
"Les représailles, ça suffit". "Le déni n'est pas une politique", "les représailles, ça suffit" : les manifestantes dénonçaient l'atmosphère peu propice à la dénonciation d'agressions sexuelles parmi les militaires, alors que les chiffres officiels du Pentagone font état de 20.000 signalements d'agressions sexuelles depuis cinq ans dans l'armée américaine. De nombreuses victimes ne font pas savoir qu'elles ont été agressées et le chiffre réel est vraisemblablement bien supérieur, selon un rapport récent du Pentagone, qui notait que les victimes ayant dénoncé leurs agresseurs étaient souvent victimes de représailles.
Se réclamant du mouvement "Me Too" lancé sur les réseaux sociaux, les manifestantes ont apporté leur soutien à un projet de loi de la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand qui faciliterait la dénonciation d'agressions et de harcèlement et éviterait "la crainte systémique que décrivent les militaires victimes d'agressions sexuelles".
Le ministère "comprend qu'il a un rôle important à jouer". Le Pentagone "encourage la dénonciation d'agressions sexuelles, de façon à permettre à la victime de recevoir les soins nécessaires et à ce que les agresseurs rendent des comptes", a assuré un porte-parole du ministère américain de la Défense, Gary Ross. Le ministère "comprend qu'il a un rôle important à jouer dans le débat national que nous avons sur les agressions et le harcèlement sexuels", a-t-il ajouté. "Nous nous engageons à partager nos succès et nos défis dans l'espoir que ce que nous apprendrons puisse bénéficier à la société dans son ensemble".