Alors que trois titres historiques de la presse française (Le Monde, Le Figaro et Le Parisien) attaquent en justice la plateforme X détenue par Elon Musk, d'autres titres décident tout bonnement de suspendre, voire de supprimer leur compte à plusieurs milliers de followers. Ouest-France est le dernier en date à le faire, ce 19 novembre. Des médias internationaux de premier plan, à l'instar du Guardian au Royaume-Uni, ou de La Vanguardia en Espagne, ont également décidé ces derniers jours de cesser leur activité sur le réseau social américain.
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Un avant et un après victoire de Trump
Tous dénoncent la tournure que prend le successeur de Twitter depuis son rachat par Elon Musk, et surtout depuis l'élection présidentielle américaine qui a consacré Donald Trump, activement soutenu par le milliardaire. Le Guardian explique par exemple avoir réfléchi à quitter X "depuis un moment" en raison du "contenu souvent dérangeant promu ou trouvé sur la plateforme, y compris des théories du complot de l'extrême droite et du racisme".
La campagne pour l'élection présidentielle américaine "n'a fait que souligner ce que nous considérions depuis longtemps : X est une plateforme médiatique toxique et son propriétaire, Elon Musk, a su utiliser son influence pour façonner le discours politique", a poursuivi le journal, qui ne publie plus sur la plateforme depuis le 13 novembre.
Why the Guardian is no longer posting on X https://t.co/j4fRgzSYde
— The Guardian (@guardian) November 13, 2024
En plus d'évoquer "le manque de modération et de régulation" sur X, la direction de Ouest-France estime elle que la plateforme "a tourné le dos aux médias et n'offre pas les conditions nécessaires à l'exercice serein du journalisme".
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"L'atmosphère est devenue trop toxique"
Cette vague de départs du successeur de Twitter se retrouve également sur le terrain sportif. En Allemagne, deux clubs de football, le Werder Brême et le Sankt Pauli, ont ainsi indiqué qu'ils se retiraient, déplorant tous les deux la recrudescence de discours de haine sur X et l'attitude de son patron. "Depuis qu'Elon Musk a repris la plateforme, les discours de haine, la haine contre les minorités, les messages d'extrême droite et les théories du complot se sont multipliés à un rythme incroyable sous couvert de liberté d'expression", pointe notamment le club basé à Brême.
Der Wadmin sagt Tschüss…
— SV Werder Bremen (@werderbremen) November 18, 2024
…und hofft auf ein Wiedersehen auf Bluesky.
Alle Infos zur Entscheidung https://t.co/kziWD4vjdB
Zum neuen Bluesky-Kanal https://t.co/Nr0B1Qi0Zq#Werderpic.twitter.com/a1Uwjceq4n
Aussi, des personnalités opposées à cette prise de pouvoir du milliardaire quittent la plateforme, à l'image de l'écrivain Stephen King. "Je quitte Twitter. J'ai essayé de rester, mais l'atmosphère est devenue trop toxique. Suivez-moi sur Threads, si vous le souhaitez", a-t-il déclaré dans son dernier post X, le 14 novembre, invitant ses plus de 7 millions de followers à le rejoindre sur une autre plateforme.
I'm leaving Twitter. Tried to stay, but the atmosphere has just become too toxic. Follow me on Threads, if you like.
— Stephen King (@StephenKing) November 14, 2024
Les réseaux Threads, ou encore Bluesky qui engrange de plus en plus d'utilisateurs, deviennent des solutions de repli.