La Turquie et la Grèce semblent avoir opté pour l'apaisement dans la crise que les oppose en Méditerranée orientale en se disant prêtes à entamer des négociations, après des semaines de tensions exacerbées par des manœuvres militaires rivales. L'annonce de ces pourparlers à été faite à l'issue d'une énième conférence téléphonique entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et la chancelière allemande Angela Merkel, qui joue les médiatrices entre les deux pays, à laquelle a également participé le président du Conseil européen Charles Michel.
Selon la présidence turque, les participants ont affirmé que "la Turquie et la Grèce sont prêtes pour commencer des pourparlers exploratoires" au sujet de la Méditerranée orientale où les deux pays se disputent des zones potentiellement riches en gaz naturel. Erdogan a affirmé lors de la réunion que "l'élan visant à faire baisser les tensions et à exploiter les canaux de dialogue doit être appuyé par des mesures réciproques", selon la même source. A Athènes, le ministère des Affaires étrangères grec a indiqué que les pourparlers programmés auraient lieu "bientôt" à Istanbul sans préciser à quelle date. Les dernier round de "pourparlers exploratoires" visant à régler leurs différends en Méditerranée orientale avait eu lieu en 2016.
La crise au programme d'un sommet européen début octobre
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, dans une zone qu'Athènes estime relever de sa souveraineté. Le 10 août, la Turquie a envoyé un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre dans les eaux entre la Grèce et Chypre. La tension s'était aggravée fin août, lorsque les deux pays ont effectué des manœuvres militaires rivales.
La crise est au programme d'un sommet européen qui devait se tenir les 24 et 25 septembre à Bruxelles avant d'être reporté à début octobre, plusieurs pays, notamment la France, brandissant le menace de sanctions contre la Turquie. Un autre signal d'apaisement a justement été envoyé par Paris, qui a pris fait et cause pour la Grèce dans cette crise, avec l'annonce par le palais de l'Elysée d'un entretien téléphonique prévu dans la soirée entre le président Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan, qui se sont invectivés avec une rare véhémence ces dernières semaines.