La chancelière allemande Angela Merkel a vivement répondu à des manifestants anti-immigration qui huaient son discours pendant un meeting électoral à Quedlinbourg, dans l'est de l'Allemagne, samedi, en leur rétorquant que leurs hurlements ne résoudraient pas les problèmes du pays.
"Menteuse, menteuse". La dirigeante conservatrice a dû s'interrompre à trois reprises pendant son discours de 30 minutes, intégralement couvert par les cris "Merkel doit partir" ou "Menteuse, menteuse" des protestataires hostiles à sa politique d'accueil des migrants. "J'espère que vous avez pu comprendre une partie de ce que je vous ai dit même si certains d'entre vous n'ont pas cessé de hurler", a conclu Angela Merkel, le visage sombre, après s'être adressée aux quelque 1.500 personnes présentes dans la petite ville du Land de Saxe-Anhalt.
"Certains pensent que les problèmes de l'Allemagne peuvent être résolus en hurlant, mais ce n'est pas ce que je crois et ce que croient non plus la majorité des gens ici", a poursuivi la chancelière, qui briguera un quatrième mandat le 24 septembre. Même si l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel est nettement en tête dans les intentions de vote, certains électeurs conservateurs lui reprochent d'avoir ouvert la porte à plus d'un million de réfugiés depuis 2015.
La politique migratoire mise en cause. Cette politique migratoire a aussi favorisé l'émergence du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), notamment en ex-Allemagne de l'Est, berceau du mouvement anti-islam Pegida. Certaines des pancartes brandies par les manifestants à Quedlinbourg portaient le logo de l'AfD et des slogans comme "Les musulmans dehors" ou "Sauvons la Constitution de Merkel". Une grande banderole écrite en lettres de sang disait : "Merci Merkel".
Ce n'était que le deuxième meeting de campagne d'Angela Merkel dans l'est de l'Allemagne, dont elle est originaire. La chancelière ne s'est pas démontée pour autant et a indiqué samedi qu'elle n'avait aucune intention de changer de politique à l'égard des réfugiés, même si elle a exclu un afflux de l'ampleur de celui de l'été 2015. "La diversité nous rend forts en Allemagne et c'est une chose que nous entendons maintenir", a-t-elle dit.