La Havane a été placée samedi en "alerte" cyclonique par les autorités cubaines face au risque d'inondations au passage de l'ouragan Irma, qui frappe le centre de l'île.
Des vagues qui pourraient atteindre 8 mètres. "Nous avons décidé de décréter la phase d'alerte pour les provinces de Mayabeque, La Havane et Artemisa", a annoncé la défense civile dans un communiqué diffusé par les médias locaux. La phase d'alerte est la plus élevée dans l'échelle de mobilisation cubaine face aux catastrophes naturelles. La capitale, où vivent deux millions d'habitants, est en bordure de l'océan Atlantique, avec de nombreuses zones basses vulnérables face aux pénétrations maritimes. "Ici dans la capitale nous aurons des vents forts ... et des inondations sur les zones côtières, toute la journée du samedi et une partie du dimanche aussi", a déclaré à la télévision nationale le météorologue José Rubiera.
"Des vagues de cinq à sept mètres sont en train de se produire, mais elles pourraient atteindre les huit mètres, avec des inondations fortes en zones côtières dans la capitale. L'eau entre déjà dans certaines zones du Malecon", la grande avenue de front de mer de La Havane, a-t-il ajouté.
Évacuations. Depuis vendredi soir, la ville est balayée par d'importantes rafales de vent et des pluies intermittentes, sous un ciel couvert. Les autorités procédaient samedi à l'évacuation des habitants vivant dans les zones basses et proches du Malecon. "Ils nous ont expliqué que nous étions en danger, j'ai essayé de mettre mes affaires en hauteur au cas où l'eau arrive, pour ne pas qu'elles s'abîment", a raconté Daysi Cruz, handicapée de 68 ans qui a dû abandonner sa maison, près du Malecon, pour s'abriter chez des proches.
Situation inédite depuis 1932. Irma, désormais en catégorie 4, est le premier ouragan d'une telle force dont l'oeil touche directement l'île depuis 1932. Il "affecte gravement les provinces de Camagüey et Ciego de Avila", dans le centre du pays, a annoncé le météorologue cubain Elier Pila sur l'antenne de la télévision nationale. Les dégâts matériels seraient très importants, mais pour l'instant aucun décès n'a été recensé officiellement.